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LA COLONNE DU MÉRIDIEN. 35 en faveur de certains sentiments élevés, qui font alliance avec les esprits distingués, dont l'approbation est la seule récompense à laquelle j'aspire. Je termine l'histoire de la colonne par une citation de la Gazette de Lyon — 18 décembre 1858 •— laquelle a aussi disparu complètement, sans espoir de résurrection : « Hier « soir, un passant, qui longeait l'avenue de la Tête-d'Or, « s'est cru tout à coup au milieu des ruines de Pestum. Des « tronçons de colonne cannelée é'aient empilés le long de « la route, et donnaient au paysage un caractère oriental. « Croyant à une illusion d'optique, il s'est approché, et qu'a- « t-il reconnu dans ces ruines tristes, mais imposantes? la « colonne du méridien de l'ancienne place des Cordeliers, qui « a disparu de dessus sa base, et dont les larges rondelles sont « disposées le long des murs d'un vaste chantier de cons- « truction, entouré d'autres chantiers sans nombre, où les «' amateurs de nos vieilles coutumes vont étudier comment « étaient faits jadis et nos cheminées, et nos portes, et nos « boiseries, et nos fermetures, et nos fontaines, et nos « éviers, en un mot tous nos agencements intérieurs, qui « sont mis en vente par les entrepreneurs de la démolition « du Lyon ancien. » Les matériaux de la colonne se trouvaient dans un parfait état de conservation : ils ayaient été fournis par une des cou- ches du lias de notre Mont-d'Or, connue des carriers sous le nom de banc des marches. Celte pierre, extrêmement so- lide, offre une grande résistance à la décomposition, et c'est elle qui constitue la majeure partie des escaliers de nos an- ciennes maisons. Ainsi, le prétexte de la mauvaise qualité des matériaux, délités parle temps, invoqué comme une rai- son impliquant la nécessité de la destruction, tombait devant l'examen que j'ai fait attentivement. Rien n'était donc plus logique et plus facile que d*uliliser