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 spéciale sur la morale , elle ne saurait soutenir un seul instanl
l'examen d'une critique sérieuse et désintéressée. Comment
l'Eglise eut-elle si longtemps conservé dans son sein une cor-
poration qui aurait inventé, prêché et pratiqué une autre morale
que celle de l'Evangile? Comment les Papes, comment les
Evèques, comment de très-grands Saints auraient-ils si souvent
choisi, par préférence, des membres de cette Société comme
prédicateurs , comme missionnaires, comme instituteurs de la
jeunesse, s'ils avaient reconnu en eux des hommes gangrenés
jusqu'à la moelle ?
    L'accusation est si pauvre et si misérable que les écrivains,
même les plus hostiles aux Jésuites, n'ont point hésité à la re-
léguer dans le domaine des chimères.
    « On tâchait, dans ces lettres (Provinciales), dit Voltaire, de
prouver qu'ils avaient un dessein formé de corrompre les mœurs
des hommes, dessein qu'aucune secte, aucune société n'a jamais
 eu. et ne peut avoir. » (t).
    « De bonne foi, disait-il ailleurs, est-ce par la satire des
Lettres Provinciales qu'on doit juger de la morale des Jésuites V (2) »
    « En attribuant à ses adversaires, dit de son côté M. Yillemain,
le dessein formel et prémédité de corrompre la inorale, il fait
une supposition exagérée. (3) »