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LITTÉRATURE MEDICALE. 127 doit être le plan du traducteur. Il ne s'agit point ici d'une tra- duction complète de Galien, mais seulement de ses OEuvres choisies; on doit de voir s'a ttach er à mettre en 1 umière lés traités qui peuvent le mieux représenter et faire connaître le médecin Pergame. Un bon choix est donc ici la première indication à remplir. Le titre français (OEuvres anatomiques, physiolo- giques et médicales, de Galien ) fait assez comprendre dans quel esprit cette intéressante publication est entreprise. Toutefois, nous devons à la vérité de dire que ce titre n'est pas absolument fidèle, car il n'indique pas tout ce qu'on y ren- contre, et il annonce des choses qu'on y cherche vainement. Et d'abord, bien que l'intitulé ne mentionne point les OEuvres philosophiques de Galien, le lecteur trouve comme préambule dans cette édition (et nul ne songera à s'en plain- dre) , quatre petits traités de philosophie médicale. Nous allons les analyser rapidement : Que le bon médecin doit être philosophe. Le sens de cet opuscule est celui-ci : pour pratiquer avec succès l'art de guérir, il faut être versé dans les sciences que cultivent les philosophes, et pratiquer les vertus dont ils nous prêchent l'exemple. D'où il résulte que le vrai médecin est en même temps philosophe. Exhortation à l'élude des arts. Galien cherche à prémunir contre la faveur et la fortune qu'obtiennent certains profes- seurs d'ailleurs peu estimables. Il ne faut pas, ajoute-t-il, se laisser séduire par les arts inutiles ou peu honorables ; l'homme tient a la fois des dieux et des brutes ; il doit s'ef- forcer de se rapprocher des dieux par la culture de son in- telligence, par la science, l'éloquence et les arts : ces der- niers se divisent en deux catégories, les arts libéraux et les arts manuels : il recommande une profession qui soit dans la première catégorie, où figure la médecine qui est le plus ex- cellent de tous les arts. Que les mœurs suivent les tempéraments du corps.. Nous ne suivrons pas l'auteur dans l'examen critique qu'il fait des opinions diverses des philosophes sur l'essence de l'âme ou plutôt des trois âmes admises dans l'antiquité. Bornons-nous a dire que la conclusion finale de ce traité est qu'on tra- border un auteur dans l'interprétation duquel ils craignaient de se four- voyer. Ainsi, le texte de Galien resta en friche... offrant pour ainsi dire à chaque pas de mauvaises leçons et des passages corrompus qui entravent le lecteur. » (LITTRÉ).