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                   NOTICE SUR i l . DE         fcEZAY-MARNÉSIA.           277

jeune fils, et ce coup, mortel pour une âme tendre, avait
 hâté ses derniers moments. Elle laissait une fille, encore
enfant, du nom de Stéphanie, emprunté a un roman de sa
grand-mère, la comtesse Fanny de Beauharnais, auteur de
quelques compositions littéraires estimées (1). Mis Pultney
voulut être la seconde mère de la jeune fille de son amie, sa
sœur d'âme et d'esprit, durant leur trop courte liaison sur
la terre. Elle se chargea de sa première éducation et la confia
aux soins d'une dame de l'ancienne abbaye de Pantemont
qui devait l'élever en province. Exemple frappant de la
mobilité des choses humaines : cette jeune fille , recueillie
par la tendre amitié d'une étrangère, était celle-là même qui
devait un jour, sous le nom de Stéphanie de Bade , porter
si noblement une couronne!


    (1) Madame de Beauharnais avait été élue, en 1782, Associée de l'Acadé-
mie de Lyon : elle assista à une de ses séances, le 24 août 1790, et y lut
une épître en vers, adressée au roi de Prusse, à l'occasion de la messe qu'il
fît célébrer à la mort de Voltaire. Elle y récita aussi des strophes sur la
pensée, fleur qu'elle attacha à son portrait, en l'offrant à Bollioud, doyen
de la Compagnie. Fréron, Cubière et Lcmierre célébrèrent en vers l'admis-
sion de Fanny de Beauharnais à l'Académie de Lyon. Dans son Remer-
ciement à l'Académie, elle fait gaîment allusion à une épigramme que
Lebrun avait peu galamment décochée contre elle :
              . . . . . . . Vous savez, j e croi,
              Que mes vers ne sont pas de moi,
              Et qu'on me les dispute même,
              Alors qu'ils me semblent mauvais.
              Et que de les voir ainsi faits
              Ma confusion est extrême.

  Voici l'épigramme de Lebrun :
            Églé, femme et poète, a deux petits travers :
            Elle fait son visage et ne fait pas ses vers.

 (Dumas. Uisl- tle l'Acnd. Je Lyon, t. 1, p. 139 et suiv.)