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14                      DE L'ANCIENNE COLONIE

au commerce et le laissaient entre les mains des Romains
et des Grecs. D'un autre côté, les historiens ne citent
aucune industrie particulière exercée à Lyon. Il aurait été
d'ailleurs contraire a la politique de Rome d'élever a une trop
haute importance les villes des pays conquis.


   Maintenant, examinons l'étendue du territoire accordé à
Lugdunum comme colonie. On sait que lorsque les Romains
fondaient une colonie, la loi déterminait les limites territo-
riales, le nombre des colons, celui des arpents fixé pour
chaque habitant et sa famille. Des commissaires étaient dé-
signés pour faire la répartition des propriétés et le partage
du terrain. Or, quelle était l'étendue de la part accordée à
chaque colon ? Dans les colonies militaires, c'était celle dont
devait jouir juridiquement chaque citoyen a Rome (1). Sous
Romulus et les rois ses successeurs, deux arpents était la
part assignée a chaque habitant. Dès les premiers temps
de la République, cette part fut augmentée et portée a sept
arpents (2). Cependant, nous voyons quelques exemples de
dix, quinze arpents distribués aux habitants des nouvelles
colonies et même de cinquante, comme à Rologne et a Luc-
ques (3). Aucun indice ne nous fait présumer que la colonie
de Plancus ait été plus privilégiée que les autres colonies et
que ceux qui la composaient aient reçu plus de sept arpents.

   (1) Moreau de Jones : Statistique des peuples anciens. — Statistique
des Romains, p. 429.
   (2) Varron , livre I, ch. 10. — Columelle, livre V, eh. 1.—Pline,
livre XVIII, ch. 3.
   (3) Cette énorme différence vient peut-être de ce que, dans les autres
colonies, on faisait un lot commun des pâturages et des bois, et que, dans
les dernières, on les partageait entre les habitants. Les pâturages devaient
être considérables aux environs de ces deux villes, Bologne et Lucqucs
étant situées aux pieds de l'Apeuin