Pour une meilleure navigation sur le site, activez javascript.
page suivante »
HO                       UE L'OISIVETÉ
trée d'une sollicitude intelligente pour toutes les questions
nouvelles, sincèrement dévouée aux besoins moraux et ma-
tériels des classes laborieuses, profondément émue et acti-
vement préoccupée des souffrances de la classe indigente.
Quand on voit les hommes les plus considérables de la pairie,
comme le comte Grey,les comtes de Carlisle et de Shaftsbury;
les héritiers des familles les plus anciennes ou les plus opu-
lentes, tels que lord Stanley, lord Goderich, et tant d'autres,
consacrer non plus seulement leurs souscriptions pécu-
niaires, mais leurs efforts personnels, aux écoles d'adultes et
d'apprentis, courir les villes de province pour faire aux
ouvriers des cours publics sur l'histoire ou sur les sciences
naturelles ; quand on les retrouve à leur place dans le
parlement, toujours au premier rang dans les discussions qui
intéressent le bien-être ou l'éducation des masses ; quand
on sait a quel point les ouvriers même des manufactures se
montrent affectueusement reconnaissants des marques de
 sympathie qui leur viennent d'en haut, on se sent le cœur
plein de confiance et d'espérance dans l'avenir de cette
garnde nation, qui rachète ses vices par tant de vertus, et qui
lutte contre ses infirmités avec un si intelligent courage. »

                              VI.

   Je me suis borné jusqu'à présent à faire voir combien le
concours actif et dévoué des hommes favorisés de la fortune
serait propre a élever le niveau intellectuel du pays, a
donner au commerce, à l'agriculture, aux lettres et aux arts
une impulsion féconde. J'ai parlé ainsi au nom de la société :
mais que n'aurai-je pas à ajouter si j'envisageais la question
au point de vue des intérêts des individus et des familles ?
Je pourrais dire à ceux qui comptent ainsi sur le produit du
travail de leurs pères et qui pensent le transmettre sans
effort a leurs enfants, « en aucun temps la fortune n'a été
stable ; toujours on a pu lui appliquer l'allégorie des anciens
qui la représentaient sur une roue agitée d'un mouvement
rapide. Mais dans quel temps cette incessante mobilité a-t-elle
été plus évidente que de nos jours? La laborieuse activité de
ceux qui n'ont rien, l'inaction coupable de ceux qui ont beau-
coup, les divisions que les lois nouvelles entraînent dans les
partages, et la succession incessante des révolutions poli-
tiques produisent des déplacements d'intérêts plus rapides