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S 86          DANGER DE L'ACCBOISSEMENT DES VILLES

    « Partout en Europe, dit encore M. Passy, dans le tra-
vail que nous avons déjà cité, les mariages sont d'ordinaire
 moins féconds dans les grandes villes que dans les petites,
 et moins dans celles-ci que dans les campagnes.
    « En France, de 1826 a 1836, il y a eu par mariage un
peu plus de 3, 52 naissances. Dans les villes importantes ,
la quantité des naissances par mariage est inférieure de
0, 47 a la moyenne générale du pays, et de 0, 51 , près
de 15 pour cent, a la moyenne des campagnes et villes de
moins de 20,000 âmes réunies (1). »
    Depuis que M. Passy s'exprimait ainsi, la décroissance
du nombre d'enfants par mariage, dans le rapport des cam-
pagnes avec les villes, est devenu bien plus sensible encore,
maintenant que l'on ne compte plus par mariage que 3, 19
naissances en moyenne (2).
   Les campagnes seules forment donc le grand réservoir de
la population, de la population sur laquelle repose surtout
l'avenir d'une nation.

                                   IV.

   La splendeur avec laquelle les Romains développèrent
les villes, ne fut pas l'une des moindres causes de la dépo-
pulation de l'Empire, qui marcha si rapidement avec la
désertion des campagnes. Et l'on sait ce qu'il en advint.
   Qu'on ne prétende point que les conditions sociales ont
changé avec notre civilisation moderne, comme si les faits
sociaux de même nature n'amenaient pas toujours des consé-
quences semblables.

    (1) Mémoires de l'Académie des sciences morales et politiques, tom. n.
2 e série, p. 281.
  (2) Voir ci-devant à la note 1 de la page 181, la constatation faite par
M. Legoyl