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*282           N0T1CK SUR M. DE 'UïZAY-MAMNÉSIA.

 barras où le mettait son inexpérience en fait de négoce, et
 finalement lui proposa de se charger de sa mission, moyen-
 nant une remise. L'autre accepta, promit monts et mer-
 veilles, et se fit, au préalable, remettre la précieuse paco-
 tille. Au bout de quelques jours, M. deLezay, surpris de ne
recevoir aucune nouvelle de son mandataire, se rendit à son
 domicile ; il était parti de la veille emportant les marchandises-
     Quelle excuse donner ? Que dira-t-on de lui ? Quelle
contenance tenir? Telles étaient les pensées qui l'agitaient
 sur la route de Paris. A son arrivée, a peine fut-il ques-
tion de son aventure. Les événements avaient marché. Les
réunions de madame de Beauharnais, devenues suspectes,
 avaient cessé comme tant d'autres. Les amis se tenaient
éloignés ; les uns pour n'être pas compromis, les autres
pour ne pas compromettre.
    C'était le moment de la grande lutte enlre la Gironde et
la Montagne. Encore quelques jours et le 31 mai, qui devait
la terminer, allait apparaître au bruit du tocsin et de la géné-
rale. On connaît les suites de cette journée. Les deux frères
y furent compromis, au premier rang des grenadiers, dans
la section de la Butte-des-Moulins, haïe des membres de la
commune, a cause de ses opinions modérées ; nobles, outre
cela, ils étaient tout ce qu'il fallait être, à cette heure, pour
mériter les honneurs d'une dénonciation. Certains d'être
arrêtés, ils cherchèrent leur salut dans la fuite. Les barriè-
res de Paris venaient d'être fermées; ils purent les franchir
au mojen d'un permis de santé pour Forges-les-Eaux, soi-
gneusement antidaté, qu'ils avaient obtenu de leur comman-
dant de section, Raffet, dont ils étaient personnellement
t'onnus.
    Us se croyaient quittes de tous dangers, quand ii la porte
de Paris, au premier village qu'ils rencontrèrent, ils furent
arrêtés et conduits devant les commissaires de Convention