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                     LETTRE DE M. A BERNARD.                         169

 n'eut pas lieu ; mais j'ai mieux fait, puisque j'ai prouvé cette posses-
 sion par les actes de Philippe-Auguste. A la vérité M. Deseve-
 linges, qui a de singulières idées sur les institutions du moyen-
 âge, prétend que, dans l'acte de 1180, les mots sub nullius
 unquam tuitione flectatur veulent dire, non pas que Charlieu
 dépendait de la couronne, mais seulement que ce monastère ne
pouvait être protégé que par elle           : que, dans l'acte de 1210,
les mots ea quœ habemus in dicta villa prouvent que le roi
n'avait rien ou presque rien dans la ville. A la bonne heure ! il ne
s'agit que de s'entendre ! Ces choses là ne se discutent pas.
    Il en est de même du mot miles, que M. Desevelinges persiste
à vouloir rendre par le mot soldat, tandis que je soutiens qu'il
veut dire noble. Se le renvoie aux articles 9,10 et 14 du texte de
la charte d'affranchissement de Charlieu, telle que je l'ai publiée,
aux lettres de Philippe Auguste de 1210, mais surtout au Glos-
saire de Du Cange.
    « Les siècles eux-mêmes, dit-il, ont traduit (le burgus militum
de Charlieu) en faubourg Chevalier, sens beaucoup plus exact
que celui de faubourg des nobles, qu'on a voulu lui substituer ».
Je soutiens moi que les deux expressions sont synonymes : la
ehevalerie était le premier degré de la noblesse ; tout noble qui
n'était pas titré (comte, duc, etc.), était chevalier (miles). Ces
choses là sont l'abécé de l'histoire. Je suis désolé que M. Dese-
velinges les ignore.
    Relativement au synchronisme à l'aide duquel j'ai fixé la date
de la charte d'affranchissement de Charlieu au commencement
du XIIIe siècle, M. Desevelinges demande s'il n'y aurait pas
eu deux Pierre de Roucy, l'un au commencement du XIIIe
siècle, l'autre à la fin du XIVe ? C'est à lui à prouver l'existence
de ce second Roucy et non à moi. Quand il aura donné de bonnes
raisons pour reporter la charte d'affranchissement de Charlieu
au XIVe siècle, nous les accepterons ; mais jusque là, je rejetterai
son appréciation.
   Je ne dirai rien de la seconde partie du travail de M. Deseve-
linges, si ce n'est qu'il y cite des livres qui n'ont aucune espèce
d'autorité. Il invoque aussi une carte de la généralité, de 1748,