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234 EXPOSITION DE 1858. Jeanmot ; mais on constate avec plaisir que Bruxelles, Genève . la Hollande, dont M. Ouvrié a envoyé deux vues fort remarqua- bles, y occupent une plus large place, ftous avons retrouvé plu- sieurs tableaux qui avaient déjà figuré à Paris, soit en 1835, soit en 1857. Ainsi, M. De/éria a envoyé ses Quatre Henri dans la maison de Crillon ; M. Paternostre, ses Chevaux emportés ; M. Lazerges, sa Scène d'inondation, etc. etc. Lyon, qui est la se- conde ville de France par sa population et l'une des premières par son commerce, tend depuis peu à agrandir son mouvement litté- raire ; il est à désirer que ses Expositions annuelles suivent ce mouvement, et deviennent de plus en plus complètes et géné- rales. Le Salon de 1858, sans être très-complet, offre, dans les genres principaux, des œuvres qui méritent d'être louées.ILe succès qui, au XVIIIe siècle, était aux petits vers est aujourd'hui acquis aux tableaux de genre qui affluent dans toutes les exhibitions. Le paysage ne manque pas de dignes représentants, mais la grande peinture, la peinture religieuse, comme la comprenaient Michel- Ange et Raphaël, semble ne s'y montrer que timidement. Il est presque inutile d'en indiquer les causes. Supposez qu'un jeune peintre ait conçu le projet d'une vaste composition; supposez encore pour l'accomplir, — ce qui est plus rare, — des avances pécuniaires, cinq cents francs au moins, car les sujets bibliques, historiques demandent, pour être bien traités, le concours cons- tant des modèles, et les modèles coûtent cher. Quand il aura employé six mois, un an peut-être, à l'exécution de ses pensées, qui lui achètera son tableau? les amateurs, les banquiers, les Mécènes au petit pied ne logeront jamais dans leurs étroits salons un tableau qui dépassera la grandeur d'une toile de che valet. Depuis qu'il y a des entrepreneurs d'arts qui livrent aux églises des Chemins de croix à quinze cents francs, les églises au- raient bien tort de payer un tableau huit ou dix mille francs ; l'entrepreneur en fournira vingt pour ce prix-là . Au dernier Salon de Paris,M; Alexandre Lafond avait envoyé une peinture décorative des plus remarquables, la Chute des Anges rebelles : c'était large- ment, parfaitement dessiné, et la couleur rappelait Titien... 11 ne