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            PAR LA DÉPOPULATION DES GAMPAGNES.              194

iant de soins au développement des intérêts agricoles, vou-
lait, entre autres mesures, que l'élévation des taxes munici-
pales devînt un obstacle qui rendît, aux cultivateurs et aux
artisans, difficile, sinon impossible, le séjour des grands
centres de population, afin de prévenir l'abandon des|champs
et des villes secondaires. « Sans cette digue salutaire, disait-
il, qu'il faut fortifier avec du granit chaque fois qu'une pierre
s'en détache, les flots tumultueux et avariés de la province
envahiraient Paris transformé dans un demi-siècle en une
immense cité ouvrière ; ce qui serait la plus périlleuse des
transformations pour la royauté. »
    De nos jours, que de faveurs ne sont pas prodiguées à l'in-
dustrie ? N'est-ce pas pour elle et en vue d'elle seule, qu'ont
été créés les chemins de fer si largement subventionnés par
l'État? que les ports sont améliorés, les grandes rivières
canalisées et entretenues avec les deniers publics ?
    L'embranchement agricole et le chemin de fer rural atten-
 dent leur tour, comme aussi ces grands canaux d'arrosage,
 dont M. Casablanca, dans son récent rapport au Sénat,
 signalait si bien la nécessité et les bienfaits pour accroître
 la masse des subsistances.
    A côté de tout ce qui invite les populations rurales à quit-
 ter leurs foyers, il importe de placer aussi ce qui peut les
 retenir. Autrement, si le mouvement d'émigration ne s'arrê-
 tait, ne pourrait-on pas craindre qu'un jour la société ne se
 trouvât tout a coup surprise et ébranlée par l'inconnu pou-
 vant sortir d'imprévoyantes combinaisons.
    Que de faveurs également ne sont pas accordées aux villes ?
 A elles tous les établissements publics d'éducation et de bien-
 faisance, les subventions de spectacles, les plaisirs de tous
 genres ; a elles les millions pour leur embellissement ; dé-
 penses de luxe, dépenses splendides, mais après tout dépenses
 le plus souvent improductives, et dont une part tombée Ã