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             PAR LA DÉPOPULATION DES CAMPAGNES.                261

 Ces précieuses voies de civilisation. Mais nous comprenons tout
 ce qu'ils appellent de réflexions.
    Sans doute, les chemins de fer développent une grande ac-
 tivité de locomotion des hommes, un rapide et précieux échange
 de rapports entre eux. Ce sont de merveilleux instruments de
 civilisation ; mais il y a encore bien de l'inconnu dans tous les
effets qu'ils sont appelés à produire, dans les révolutions éco-
 nomiques qu'ils peuvent amener. Jusqu'à présent leur action
de progrès s'est surtout développée dans les centres où ils abou-
tissent, pour les accroître, pour augmenter leur population et leur
capital, mais souvent aussi en amoindrissant les pays qu'ils
parcourent sans s'y arrêter, en déplaçant leur population, c'est
 à dire leur premier élément de richesse, qui se porte dans les
grandes villes. Si la valeur de la propriété de ces grandes
villes s'est considérablement accrue, la valeur de celle des villes
secondaires abandonnées, a reçu une dépréciation en quelque
sorte effrayante. Il est telles petites villes où les maisons ne
pouvant plus se louer, il y aurait intérêt pour le propriétaire
à les démolir pour en transporter les matériaux par le chemin
de fer au grand centre voisin. Je n'exagère rien. Que serait-ce
si un tel état de choses devait se prolonger cinquante, soixante
ou même vingt ans avec les mêmes errements ? N'y a-t-il pas là
quelque chose d'inquiétant ? Le remède, c'est de s'attacher for-
tement, comme déjà on le demandait dans la Commission supé-
rieure des chemins de fer de 1839, à diriger l'action des chemins
de fer vers les campagnes, vers l'agriculture, c'est-à-dire vers
l'accroissement des subsistances qui est aussi l'accroissement
de la population.