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NOTICE SUE M. 1>E LEZAY-MARtWsiA. 293 tant d'années. Un débris de l'immense fortune de leur père, si follement dissipée dans l'expédition d'Amérique, le domaine de Saint-Julien, venait de leur échoir, par le décès du mar- quis de Lezay; ils en reprirent le chemin, profondément attristés. Pour se créer une occupation, ils conçurent le projet d'y fonder en commun un établissement agricole. Ils se livrèrent d'abord, avec résolution, à tous les travaux qu'exige la culture. Mais cette vie champêtre, cette vie dç retraite et de privations, n'était ni dans les habitudes de madame Adrien de Lezay (1), ni dans les goûts de son mari. Ils le reconnurent bientôt l'un et l'autre. A cette époque, le Premier Consul devait passer a Lyon, pour se rendre en Italie, avec la future impératrice. Adrien de Lezay saisit cette occasion favorable ; il se fit présentera Napoléon, lui offrit ses services, et parvint, après de loyales explications, appuyées de l'influence de Joséphine, a se bien faire venir du maître de la France (2). Albert de Lezay resta seul a Saint-Julien, s'occupant a la fois de l'administration du domaine et du règlement de la succession paternelle, grevée de dettes assez considérables. De 1802 a 1808, époque de son mariage, sa vie se partagea, sans réserve, entre ces occupations et quelques excursions a Paris et en Suisse. Cependant la modeste position financière du comte de Lezay s'était sensiblement améliorée. En moins de huit années, grâce a son intelligente gestion, les dettes qui gre- vaient le domaine de Saint-Julien se trouvaient éteintes et les (1) M. Adrien de Lezay venait d'épouser madame de Briqueville, née de Canisy, dont le mari avait péri dans le massacre de Quiberon. (2) M. Adrien de Lezay, homme de cœur et de talent, fut d'abord nommé ministre de France à Sallzbourg, puis Préfet de Rhin et Moselle, enfin Préfet du "Bas-Rhin où son administration a laissé d'impérissables souvenirs.