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             NOTICE SUR M. DE LEZAY-MARNÉSIA.              379

politique en vigueur dans sa préfecture. Cependant, il était
évident qu'à ce système seul, si fatalement réprouvé, étaient
dues les bonnes dispositions manifestées par les populations.
    M. de Lezay, qui reconnaissait dans les aveux du prince
les insinuations malveillantes d'une cabale acharnée, cher-
cha, dans un discours respectueux et ferme, à dissiper les
impressions fâcheuses élevées dans l'esprit du duc d'Angou-
lème : il y réussit. Mais les plaintes recommencèrent avec
plus d'insistance, et l'effet de ces dénonciations sur l'esprit
de tous les membres de la famille royale fut tel, que M. de
Lezay s'aperçut plus tard qu'elles avaient laissé des traces
ineffaçables dans leur mémoire.
   L'orage dissipé de ce côté, reprenait avec plus d'intensité
d'un autre. Les épurations réclamées a grands cris s'étaient
bornées dans le département a un simple changement de
résidence. La députation, qui croyait voir des adversaires
politiques dans les fonctionnaires conservés, prit de l'om-
brage et se plaignit hautement. M. de Lezay, dans l'intérêt
de sa justification, dut échanger une longue et minutieuse
correspondance avec le ministre et les députés. Le résul-
tat en fut encore favorable pour lui. Mais le repos qu'il lui
donna, ne fut pas de longue durée. La réaction s'attaqua
aux sous-préfets dont elle exigeait impérieusement la ré-
vocation. Probes, dévoués, instruits, rien aux yeux de
leur supérieur ne motivait l'ostracisme dont elle les me-
naçait. Dans un voyage a Paris, en 1816, il fit, pour les
 sauver, auprès de M. de Vaublanc, alors ministre de l'inté-
rieur, les démarches les plus actives; mais bien loin d'avoir
 gagné leur cause, il emporta, de l'audience du ministre, la
 certitude de sa propre disgrâce. Il en attendait la nouvelle,
 lorsque M. Laîné fut appelé au Ministère de l'intérieur.
    C'était en mai 1816. L'entrée au pouvoir de cet homme
 d'État, dont les convictions modérées différaient peu des