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408           NOT1CK SUR M. 0F, UMAY-MARNÉSIA.
   L'occasion de prouver a ses administrés la sincérité de sa
résolution ne tarda pas a se présenter a M. de Lezay ; il la
saisit avec empressement. Dès le mois d'août, la royauté
nouvelle, étant a peine installée , la préfecture de Lille lui fut
offerte par le ministère ; le choix du pouvoir était vivement
appuyé par la députation du Nord. Se présentant dans ces con-
ditions, la proposition ministérielle était séduisante ; de plus,
la préfecture était au rang des premières de la France. 11 sut
résister a toutes les instances, à toutes les tentations, et il fit
connaître les motifs de sa décision a Royer-Collard, le confi-
dent de ses intimes pensées, en répondant a cette lettre,
burinée pour l'histoire, et pleine de tant de choses, en si
peu de lignes, que lui écrivit le célèbre publiciste :

                   « Paris , ce lundi, 9 août 1830.
   « Que préférez-vous, mon cher collègue, de rester à
« Blois ou d'en sortir pour une grande préfecture ? Je pres-
« sens votre réponse , mais c'est à vous seul de la faire :
« sachez seulement que vous êtes apprécié tout ce que vous
« valez.
   « Je me suis abstenu jusqu'ici de prendre part ; je n'ai
« pas cru pouvoir ni devoir mettre la main au nouvel établis-
« sèment. Une fois formé, et il l'est en ce moment, nous de-
« vons revenir tous au service de la chose publique qui n'a
« pas mérité de périr. C'est la pensée de mes amis affligés
« et la mienne
                                     « ROYER-COUARD. »

   Cette lettre nous dispense de toute réflexion sur l'établis-
sement de juillet 1830. 11 était formé, il fonctionnait, i^
marchait, et le comte de Lezay, devenu, quoique par une
circonstance exceptionnelle, l'un des préfets de ce gouver-
nement, entrait, par ce seul fait, dans sa politique et dans