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               NOTICE SUR M. DE LEZAY-MAR1SÉSIA.               469

 son principe. Il crut, à l'exemple de Royer-Collard et d'au-
 tres royalistes modérés , qu'on pouvait sauver la France
 de l'anarchie par un nouvel essai des formes constitution-
 nelles. L'application de ces formes n'avait-elle pas été, d'ail-
 leurs , le but de toute sa vie administrative ?
    Nous dirons seulement que son adhésion à la monarchie
 de juillet, obligée d'honneur, pour ainsi dire, devait rendre,
 dans les commencements surtout, sa position embarrassante.
 Les royalistes purs, dont il avait été l'adversaire politique sous
la Restauration , ne lui pardonnaient pas d'être resté préfet
 sous la royauté nouvelle, et les partisans de cette royauté d'a-
voir conservé des fonctions auxquelles beaucoup d'entre eux
pouvaient se croire légitimement appelés.
   Son caractère doux et conciliant eut aussi beaucoup a
souffrir de plusieurs mesures réactionnaires qui lui furent
arrachées par les exigences du parti victorieux.
   Ce fut dans ces conditions défavorables qu'il traversa les
premières phases de la Révolution de juillet. Bientôt, la
presse, affranchie de ses entraves, vint apporter a la lutte
des partis l'aliment de ses attaques quotidiennes. Cette libre
émission de la pensée, conséquence inévitable du nouveau
régime parlementaire, créait aux hommes publics de cette
époque une existence d'autant plus rude qu'ils n'y étaient
point préparés. Elle était particulièrement lourde à M. de
Lezay, dont l'âge commençait à diminuer l'énergie. Par in-
tervalles, il se laissait décourager. Dans un de ces jours
d'abattement, il demanda, comme il l'avait fait autrefois, une
des préfectures voisines de ses chers pénates de Saint-
Julien. Le ministre de l'intérieur , Casimir Périer, lui offrit
celle du Doubs , alors vacante. Au moment décisif, les en-
gagements solennels, les amitiés honorables, les habitu-
des prises, tout ce qui l'attachait au département de Loir
et-Cher vint s'offrir a sa pensée; il sentit qu'il ne pouvait