Revue du Lyonnais » série 2 - n°16 ( 1858 ) » pp.414

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chats et les renards. Il a bien fait, car il a surtout l'esprit d'ob-
servation et la finesse d'exécution que réclame ce genre spécial
et intéressant.
   M. Carrey a aussi une grande affection pour les chats, c'est-
à-dire pour son chat, car il a exposé deux fois le même. Les
toiles de M. Carrey ont un vernis splendide. 11 excelle à repré-
senter un tapis, un rideau, une courge. 11 aime les couleurs
éclatantes et tranchées, et ses chats comme ses chiens ne man-
quent pas d'une certaine expression moqueuse... ou philoso-
phique.
   M. Gérard suit M. Joseph Stevens. M. Guy rappelle M. Jadin;
ses Six têtes d'études ont un cachet de vérité qui n'échappe à per-
sonne. Il a rendu avec une adresse étonnante les physionomies
propres aux différentes races de chiens. La mieux saisie est
celle du chien courant. C'est bien cet air sérieux, rêveur ; voilà
bien le museau allongé, la tête forte, les oreilles longues qui
dénotent la bête de race. On ne peut se lasser de contempler
son Chenil où dorment, à en juger par celui qui est assis, quel-
ques bassets à jambes torses. M. Guy exécute délicatement et
solidement ; il n'y a que son petit griffon blanc dont le fini laisse
à désirer. Pour un chien de bonne maison, il est trop peigné à
la diable.
   La race moutonnière, race innocente pourtant, n'a pas été
épargnée. On s'en console devant la Rentrée à la bergerie de
M. Paris et les Moutons de MM. Gelibert et Poney. Quant à
M. Flachat, les grosses bêtes l'épouvantent ; il s'est retiré dans
le petit monde des cigales et des papillons ; il les fait poser, et
 s'applique avec succès à rendre la ténuité et le velouté de leurs
ailes.
    Nous espérons qu'on ne nous en voudra pas parce que nous
avons placé les peintres d'animaux avant les peintres d'hommes.
Ces derniers sont plus nombreux, mais la somme de leurs Å“uvres
est-elle meilleure....?
    M. Terrier a peint d'une façon un peu lâchée une fort belle
femme qui va sortir d'un nuage de soie comme la Vénus Ana-
dyoméne de M. Ingres sort des flots. Le portrait de M. de B*** est