Pour une meilleure navigation sur le site, activez javascript.
page suivante »
                       EXPOSITION DE 1858.                     .415
certainement préférable. M. Jacomin a mis dans son portrait,
qui est presque un tableau, un peu moins de soie et plus de
distinction. Il semble chercher les difficultés ; il a l'air de jouer
avec les raccourcis ; disons vite que son bras droit, bien modelé
et dont les attaches sont heureuses et fines, fait qu'on ne voit
passa main gauche. M. Bonnefond est en peinture, comme
M. Jacomin, le fils de Pierre Revoil qui eut pour père le célèbre
maître David. Il est aujourd'hui maître à son tour et directeur
de l'Ecole des Beaux-Arts, à laquelle il rend d'éminents services.
Le seul portrait qu'il ait exposé rappelle par son éclatant coloris
le Portrait de Jacquard, les Chevriers et le tableau des Saintes
Huiles.
   Il y a de l'énergie dans M. Jules Laure, ses tons sont chauds et
il dessine bien. Il aurait dû, ce me semble, éviter de donner
à son R. P. le visage d'un homme de vingt ans, et la posture
d'un prédicateur. Dans un portrait, la position la plus simple est
presque toujours la plus vraie et, par conséquent, la meilleure;
aussi féliciterait-on d'avantage M. Laure s'il avait placé tout
naturellement son modèle, comme, par exemple, M. Peretti sait
faire poser les siens. C'est le reproche qu'on peut adresser à
M. Grosclaude, dont le M. Trinquefort à pourtant, comme couleur
et comme dessin, d'excellentes qualités.
   Ils ne comprennent pas le but de leur art, les portraitistes qui
croient embellir, animer les visages qu'on leur confie, en les
gratifiant de ce sourire béat qui attire peut-être, mais qui, au
bout de peu d'instants, devient fatiguant pour le spectateur. Un
homme a beau être gai, il ne ri* pas constamment, et si l'on
cherche à lui donner une autre contenance que celle qui lui est
habituelle, ce n'est plus une physionomie qu'on reproduit,
c'est une grimace.
   M. Camino à accompagné dans le Sahara M. Eugène Fromentin,
qui est aussi excellent peintre que remarquable écrivain ; il a
rapporté de son voyage de bons dessins, entr'autre les Types
algériens (aquarelles gouachées) que nous nous faisons un plaisir
de mentionner avant de quitter les portraits. C'est certainement
un portait de fantaisie que la Jeune fille jouant de la mandoline