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                            EXPOSITION


DE LA SOCIÉTÉ DES AMIS DES ARTS.


                     SALON DE 1858 (1).




   Des prés et des bois aux chevaux et aux moutons il n'y a
pas loin ; ceux-ci ne vont pas sans ceux-là. Mais on les traite trop
souvent en bêtes qui ne peuvent se plaindre; on les enlaidit
ou on les estropie à faire pitié. Voyez plutôt M. Laffite à qui je
pardonne ses Chiens courants au repos en faveur de ses Chiens
tfarrêt; voyez encore l'âne vert et l'âne amaranthe de M. Loubon,
dans ses Bords du Rhône; mais voyez aussi son Abreuvoir.
Ce sont deux vaches qui ont lutté à qui arrivera la première -,
celle qui a eu les meilleures jambes ouvre la bouche et positive-
ment a l'air de railler la confusion de sa rivale... à moins qu'elle
ne rie de lui voir les reins aussi longs et la jambe droite de de-
vant aussi ridicule. Il faut que nous rencontrions-fort à propos,
etnon loin deM. Loubon, la Bueau Caire de M. Crapelet, son com-
patriote, pour que nous nous raccommodions avec la Cannebière.
   M. Paternostre a abandonné le paysage et les sujets épisodi-
ques pour suivre les traces de Paul Potter. Il aime les chevaux,
les percherons surtout ; il les traite avec soin et, il faut lui
en savoir bon gré, car ce qu'il y a de plus ravissant et de plus
admirable au monde, après un opéra de Rossini, un chant
d'Hugo, un splendide coucher de soleil et une belle femme, c'est
un beau cheval.

  (1) Voir la précédenle livraison.