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31) i VERONGIÃTOIUX. La prêtresse a cessé ses bardits prophétiques, Tristes comme un sanglot monté de l'océan Ecoutez... écoutez!,, sous les chênes celtiques Passe un murmure d'ouragan... .T'entends sourdre des voix de ces profondeurs sombres; Qui cause ces rumeurs?... d'où surgissent ces ombres Errantes autour du dolmen ? Je vois, je reconnais, à travers les ténèbres, L'eubagc préludant par des rites funèbres A quelque sacrifice humain ! Soudain, le geste ardent, le regard fatidique, Beau du transport sacré dont son cÅ“ur est saisi, Un jeune homme s'élance à l'autel druidique, C'est le rostre qu'il a choisi. Sous les plis d'un drapeau, sa main tient une épée ; Muette, autour de lui la foule s'est groupée, Pour mieux se suspendre à sa voix. Elle résonne enfin dans l'horreur du silence, Comme le vent des nuits quand son souffle balance Le vert panache des grands bois. •— « Ont-ils, ces étrangers dont l'orgueil nous accable, Ont-ils assez proscrit nos prêtres et nos dieux? A-t-il assez sur nous, leur César implacable, Fait peser son joug odieux?... Laisserons-nous bannir nos magistrats des villes, Changer nos mÅ“urs, souffler les discordes civiles Dans notre fédération ?... Par le glaive d'Hésus soient fauchés nos fronls libres, S'il nous faut voir ainsi saigner toutes les libres D'une héroïque nation ! Prêtres et citoyens, guerriers de l'Arvernie, Jurons par Teutatès sur l'étendard gaulois, Jurons' guerre aux Romains, guerre à la tyrannie Qui veut nous imposer des lois. Frères, l'heure a sonné ! vengeance ! plus de larmes ! Vengeance ! que partout ce cri sinislrc : aux armes ! Houle de forêt en forêt !