Pour une meilleure navigation sur le site, activez javascript.
page suivante »
                   VERC1NGET0RIX.                          355
C'est le jour, c'est le jour d'affranchir ce rivage !
Oh ! le Gall généreux plutôt qu'à l'esclavage
     A mille trépas sourirait !,,.

C'est toi, farouche Héla, reine des funérailles,
Que contre l'étranger invoque ma fureur !
Marche, marche avec nous, qui, géants des batailles,
     Savons t'embrasser sans terreur !
Jette aux vents tes cheveux, ô ma Gaule ! ô patrie !
Tu nous verras briser la main qui s'est flétrie
      Par le meurtre de Dumnorix,
Ou ce drapeau sacré dont ma tête s'ombrage
Servira de linceul sur un champ de-carnage
     Au corps de Vercingetorix ! »

Il a dit : un seul cri sort de mille poitrines,
Mille bras frémissants s'agitent dans les airs ;
L'enthousiasme saint fait battre les narines,
     Les regards lancent des éclairs.
Pareils aux chefs thebains qu'Eschyle a mis en scène,
Tous jurent, s'il le faut, par le sang de leur veine,
     De mourir pour la liberté ;
Tous, d'une seule voix, proclament chef suprême
Le guerrier qu'ils trouvaient grand comme Thor lui-même,
     Près du men-hir ensanglanté.

A l'appel belliqueux qu'il fait dans Gergovie,
Bientôt de l'Armorique aux rives de l'Isar,
Les Gaulois indomptés, dédaigneux de la vie,
     Se sont ligués contre César.
Qui les arrêterait lorsque la charge sonne ?..,
César?... — Ils le vaincront ; voyez-le qui frissonne
     Sous leur impétuosité !
Fils de Brennus, courage ! et votre territoire
Est libre... mais déjà l'inconstante victoire
     Trahit leur intrépidité.

Je le vois repoussé dans les remparts d'Alise,
Le héros qui t'arma contre les oppresseurs,
O Gaule ! Dans uii jour qui les immortalise.