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220 NOTICE SUR M. DE LEZAY-MARNÉS1A.
gelel, un traité contre la corvée , intitulé Le Bonheur dans
les campagnes (1) , un poème en cinq chants : l'Essai sur la
nature champêtre, œuvre didactique peu connue, mais qui
classe son auteur parmi les bons poètes de second ordre (2).
Plus tard, à son retour des États-Unis, il publia des Lettres
écrites de l'Ohio qui furent saisies par la police d'alors.
Le marquis de Lezay passait ordinairement la belle sai-
son a son petit château de Moutonne. C'est la qu'il composa
le poème de la Nature champêtre et VEpitre à mon curé,
dont on a retenu ce vers :
L'âge d'or était l'âge où l'or ne régnait pas.
Dès l'année 1774, M. de Lezay était associé de l'Académie
de Lyon ; mais sa grande ambition, l'ambition de toute sa
vie, fut d'occuper un fauteuil à l'Académie française. Pour
se créer des protecteurs, il s'était entouré d'une société de
gens de lettres qu'il réunissait a Moutonne et où, parmi les
commensaux les plus habitues , on remarquait Fontanes,
jeune alors, et Cerutti, l'un des coryphées de cette cour
littéraire de Nancy, où brilla la marquise, sa mère (3).
(1) L'ouvrage, imprime en province, en décembre 1783, ne parut que
dans l'année 1785, sans nom d'auteur, daté de Neufchatel. Il contient
des aperçus alors neufs et hardis.
(2) Il y a eu deux éditions de ce poème : la première parut en 1787,
sans nom d'auteur , la seconde en 1800, sous ce titre : Les Paysages, ou
Essais sur la nature champêtre. Outre ce poème, la première renferme
YÈpitre à mon curé, l'Heureuse famille, conte moral, et quelques poésies
légères ; dans la seconde, l'auteur ajouta Apelles et Campaspe, ballet hé-
roïque, Les Lampes, élégie.
(3) Nous avons recueilli, à Moutonne même, une anecdote sur un diner
donné par le marquis de Lezay à ses commensaux littéraires, qui mérite
d'être rapportée. On avait servi, au dessert, un rayon de miel nouvellement
recueilli; Ccrulli en eut à peine goûté qu'il fut dans le ravissement: « C'é-
« tait un goût de fleurs, une saveur embaumée, une espèce d'ambroisie, M. le