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                          LITTÉRATURE MÉDICALE.                          133
  qu'il soit donc par nous célébré comme souverainement bon !
  S'il a su trouver en tout les dispositions les plus parfaites,
  c'est le comble de la sagesse ! S'il a fait tout comme il l'a
  voulu, c'est la preuve de sa toute-puissance. » (IH-x).
     Certes, on trouverait difficilement, si l'on excepte Socrate
  et Platon, des paroles aussi solennelles, des sentences aussi
  orthodoxes dans la bouche d'un philosophe païen.
     La physiologie de Galien achève (11) de se dérouler dans
 ses Traités des Facultés naturelles (m liv.) et du Mouve-
 ment des Muscles (H liv.).
     Le premier, dont l'auteur lui-même recommande la lecture
 immédiatement après ses livres d'anatomie (Galen. De ordine
 libror. suor.) renferme l'exposition de l'ensemble de ses
 doctrines physiologiques ; il traite des quatre facultés natu-
 relles, qu'il nomme attractive, altératrice,retentive et expul-
 sive. Ce langage, si éloigné du nôtre, paraît aujourd'hui
 presque barbare ; certes, je ne prétends ressusciter ni des
 théories, ni une phraséologie qui ne doivent plus avoir cours,
 mais si l'on ne s'arrête pas à la surlace des choses et qu'on
 veuille y regarder de plus près, on ne tarde pas à s'aperce-
 voir qu'au fond la science moderne, sur plusieurs points,
 ne diffère pas de l'ancienne et ne l'emporte pas sur elle
 autant qu'on est tenté de le croire ; et explication pour ex-
 plication, Galien, s'il vivait, pourrait, en plus d'un endroit,
 défendre encore ses doctrines contre nous et même parfois
prendre une brillante revanche. Â côté de choses surannées,
on trouve des recherches, des expériences et des démons-
trations intéressantes ; et, si l'auteur n'est pas avare d'hypo-
thèses, il sait aussi parfaitement répandre dans ses disser-
tations de la variété, du savoir et de l'intérêt.
    Ces dernières remarques s'appliquent très-bien à l'opus-
cule sur les Mouvements des Muscles, qui est rempli
d'aperçus et de considérations d'une haute importance ; il
établit par l'expérience, l'observation clinique et les vivisec-
tions, que les muscles sont les organes du mouvement,
qu'il y a pour chacun d'eux, non six mouvements comme
on l'enseignait, mais un seul mouvement actif, le mouvement

   (11) Galien indique lui-même (De ordine libror.) que, pour compléter
cette étude, il faut joindre la lecture de ses livres de la Respiration, des
Éléments, de la Voix, des Tempéraments, du Pouls, etc. M. Darcmberg
promet, d'en donner des extraits étendus. Le lecteur aura ainsi une idée
complète delà physiologie théorique et expérimentale, telle que la conccyait
le médecin de Pergame.