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568 BIBLIOGRAPHIE. tion dans ces Dames blanches qui apparaissent dans les bois, ces Chasseurs sauvages qui passent dans la nuit, ces Dragons qui gardent des trésors, ces Lutins qui égarent les voyageurs. Il est certain que cette mythologie fantasmagorique des campagnes a une raison d'être. M. Désiré Monnier a eu la patience de remonter à la source de chacune de ces traditions et il n'a pas été médio- crement surpris de voir que, passant par le nord ou le midi, cha- cune d'elles nous ramenait forcément à un point de départ com- mun, le plateau central de l'Asie ; là se retrouvent encore toutes nos traditions, là se rencontre le germe plus ou moins développé de toutes nos croyances. D'accord avec les livres saints, M. Dé- siré Monnier en conclut que les montagnes de l'Asie sont bien le berceau du genre humain : une pensée grave vient donc toujours se mêler à ces récits dignes du bon Perrault. C'est par ce côté philosophique et sérieux, c'est par des recherches historiques étendues que M. Monnier plaira aux esprits qui aiment à réflé- chir, et il s'adresse en effet à eux bien plus encore qu'aux hommes d'imagination. Dans ce travail, notre collaboration a été de peu d'importance. M. Monnier a désiré connaître les superstitions et les croyances populaires que nous avions pu recueillir dans quelques parties du Lyonnais, de la Bresse et du Bugey ; il a voulu les joindre à ses recherches pour montrer que ces idées qu'il avait trouvées si répandues dans la Franche-Comté n'avaient pas exclusivement cours dans sa province. A cela se borne notre part, tout le reste appartient à notre ami. L'ouvrage, dont nous imprimons en ce moment les dernières feuilles, paraîtra dans le courant du mois prochain. A. V. Nouvelle édition de la MUSE OTTOMANE. — Il n'y a pas encore un an, M. Servan de Sugny publiait une traduction en vers français des meilleurs morceaux des poêles de la Turqnie, et dans noire livraison de novembre 1853, nous