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ET DES SIRES DE BEAUJEU. 555 Beljoa, ce qui prouve que dans les premiers siècles la traduction latine du nom de Beaujeu n'était pas fixée. Nous venons de dire que M. de. la Roche la Carelle avait résu- mé d'une manière assez complète, dans sa chronologie des sires de Beaujeu, tout ce qui avait été écrit sur ce sujet. Nous devons ajouter qu'il a fait preuve d'un grand sens en rejetant tous les contes qui avaient été débités sur leur origine. Il a, d'ailleurs, montré un bon esprit de critique dans le choix des matériaux dont il s'est servi. Nous regrettons seulement qu'il ait cru devoir suivre l'exemple des grands faiseurs de nos jours, qui ne veulent pas s'astreindre à l'indication des sources. Les renvois au bas des pages ne gênent pas ceux qui veulent lire l'histoire comme un roman , et ils sont très-utiles à ceux qui l'étudient sérieusement (1). Nous sommes aussi surpris que l'au- teur de l'Histoire du Beaujolais ait négligé des faits importants consignés dans des livres qu'il avait sous la main. Ainsi Juénin a publié (2) une charte qui nous révèle un grave conflit entre le seigneur de Beaujeu et l'église de Viviers, vers 1172. On y voit qu'Humbert alla jusqu'à jeter en prison les chanoines de cette église. Le conflit fut apaisé, par l'entremise de l'archevêque de Vienne et des moines de Tournus. M. de la Roche la Carelle n'en dit pas un mot. Il ne parle pas non plus d'un fait très-intéres- sant rapporté par Louvet. Cet auteur (3) dit, en parlant des sires de Beaujeu : « Ils faisoient battre monnoye, je ne dis pas seu- lement en Dombes, mais aussi en Beaujolois, dont les coins se voient encore au trésor de Villefranche. > Il était important > d'infirmer cette assertion, car elle est d'un grand poids sous la plume de Louvet, qui avait la clef des archives, ou, comme on (1) M. de la Roche la Carelle a donné, il est vrai, en tête de son livre, la liste des ouvrages consultés par lui ; mais cela ne suffit pas : on aime à savoir qui a dit telle ou telle chose, car tous les auteurs n'ont pas la même autorité; il en est même quelques-uns qui n'en ont point du tout. (2) Hisl. de Tournus, pr, p. 172. (3) Hist. du Beaujolois, troisième partie, cli. XXV.