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HISTOIRE DU BEAUJOLAIS 551 Le Beaujolais n'avait pas encore eu les honneurs d'une his- toire particulière imprimée. Il avait bien été publié quelques livres spéciaux sur cette province (1); mais ces livres, fort insuffisants, étaient plus faits pour piquer la curiosité que pour la satisfaire. Ce n'est pas que ce pays ait manqué d'historiens : il en a eu plusieurs, et d'assez illustres même, tels que Guiche- non, Louvet, Aubret, etc. ; mais, par une fatalité étrange, leurs travaux sur le Beaujolais sont restés manuscrits (2), pour une raison ou une autre, et les amis de l'histoire en étaient réduits à ce que renferment sur ce sujet l'Art de vérifier les dates et l'Histoire généalogique de la maison de France ; car on connaît à peine, hors de la province, les ouvrages des deux frères Paradin et de Jacques Severt, quoiqu'ils aient consacré de nom- breuses pages à la généalogie des sires de Beaujeu. M. de la Boche la Carelle vient de combler cette lacune. Mal- heureusement son livre, tiré à petit nombre, comme il a soin de nous l'apprendre lui-même, et imprimé avec un certain luxe qui le rend fort cher, ne sera guère plus consulté que les his- toires manuscrites du Beaujolais que nous possédions déjà . Nous regrettons vivement que l'auteur ait suivi les errements des bibliomanes purs, qui ne prisent les livres qu'en proportion de leur rareté. Le sien pouvait se passer de ce genre démérite, qui nous a toujours paru, à nous, fort peu considérable. L'ouvrage de M. de la Boche la Carelle se compose de trois parties principales : 1° la chronologie historique de Beaujeu, qui occupe tout un volume ; 2° l'état alphabétique des paroisses (1) En voici l'indication : 1° Histoire de Villefranche, capitale du Beau- jolois, par Pierre Louvet, de Beauvais, docteur-médecin. Lyon, 1671, in-8. 2° Mémoires contenans tout ce qu'il y a de plus remarquable dans Ville- franche, etc. Villefranche, 1671, in-4. 3" Mémoires historiques et écono- miques sur le Beaujolais, par M. Brisson, etc. Avignon, 1770, in-8. (2) Ce ne serait qu'un petit malheur, si ces manuscrits s'étaient conservés intacts jusqu'à nous ; malheureusement nous avons perdu les preuves dont ils étaient accompagnés , et qui, pour nous, en seraient certainement aujourd'hui la partie la plus intéressante.