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526              NOTICE SUR LE P. DE MONTAUZAN.

est plaidée devant Rhadamante; chaque acteur du Roman
vient tour-à-lour porter à ce Tribunal ses plaintes contre l'au-
teur, et le juge prononce sur le champ ses arrêts, sans pa-
roître embarrassé de la nouveauté de la cause. Il y a quelques
traits de critique répandus dans ces lettres contre les Fran-
çois en général.
   « La première lettre critique du Dictionnaire de Bayle
paroît depuis peu. Les observations en sont bonnes, mais
elles n'intéressent pas toutes également. Le style de l'auteur
est si brut et si maussade qu'il révoltera tout lecteur qui lit
autant pour s'amuser que pour s'instruire.
   « J'ai l'honneur, etc.

                          TROISIÈME LETTRE.

                                       De Lyon, 6 décembre 1733.


   « Monsieur, il y a déjà quelque temps que j'ai eu l'hon-
neur de vous promettre le détail de ce qui se passeroil à la
rentrée de l'Académie de cette ville: j'y assistai ; l'assemblée
ne fut pas nombreuse, et les discours qu'on y lut n'attirèrent
pas beaucoup l'attention des curieux. Monsieur le Président
i)ugasl(l)le fils ouvrit la séance par une dissertatioa sur l'o-
rigine , l'usage et la manière de construire les chariots.
L'antiquité de leur origine étoit prouvée par l'Ecriture. Diver-
ses questions incidentes furent éclaircies avec beaucoup de
netteté et de précision. Il ne manquoit à l'auteur pour plaire
que d'avoir choisi un sujet plus intéressant pour le commun
des auditeurs. Monsieur Berlin, avocat (2), termina la séance
   (1) Pierre Dugas, el non point Dugast, président de la Cour des Monnaies,
né le 11 juillet 1701, mort le 28 avril 1737.
   (2) Aimé Bertin, né à Villefranche, le 11 février 1687, mort à Lyon, le
29 février 1752. L'Académie de Lyon possède de lui plusieurs Mémoires
inédits.