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524 NOTICE SUR LE P. DE MONTAUZAN. pas comparable au Cyrus qui voyage. Le dessin de l'abbé Pernely n'est pas juste et il est mal exécuté : son style est affecté, sa diction paraît tenir du précieux ridicule ; on y trouve des pensées fausses et alambiquées ; le texte auroit souvent besojn d'un commentaire. Quoi qu'il en soit, le public en décidera. La réputation de M. de Ramsay est déjà faite, et il est fâcheux pour un auteur qui commence de ne pouvoir éta- blir la sienne qu'en détruisant celle d'un autre. « En voilà assez, Monsieur, pour la première fois que j'ai l'honneur de vous écrire. Si vous goûtez mes nouvelles, je me ferai un plaisir de continuer à vous en faire part. La grâce que je vous demande, c'est de ne pas me nommer quand vous les direz à d'autres. Je vous parle sans détour, comme je le dois, et je vous dis naturellemeni ce que je pense, mais ma franchise et ma sincérité ne plairoient pas aux auteurs intéressés. « Je suis avec une très-respectueuse considération etc. de MONTAUZAN S. J. DEUXIÈME LETTRE De Lyon, 23mailT32. « Monsieur, la disette de nouvelles qui méritassent votre curiosité a rendu mes lettres moins fréquentes que je ne le souhaitois. Il semble que les affaires de politique occupent, nos savants ou du moins suspendent leurs travaux. Les pres- ses d'Italie ne sont employées qu'à des réimpressions. Les antiquités de Grœvius et de Gronovius, le Pline du P. Har- douin, l'Histoire ecclésiastique de Tillemont, voilà ce qui oc- cupe la librairie de Venise, avec la collection des Conciles de Labbe, l'Histoire Byzantine et les OEuvres de Sl-Augus- tin, dont les éditions sont presque achevées.