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488                      BIBLIOGRAPHIE.
   Fondé en 542 par le roi Childebert et par sa femme la reine
Ultrogothe, l'Hôtel-Dieu de Lyon est un des plus anciens hôpi-
taux de France. Néanmoins les constructions qui concourent à
l'ensemble de l'édifice ne remontent pas au-delà du XVIe et du
commencement du XVIIe siècle. L'architecture en est imposante;
mais il est à regretter que le célèbre Soufflot ne se soit pas mieux
inspiré des études hygiéniques concernant les hôpitaux, études
déjà portées à un haut degré, ainsi que le témoignent les travaux
philanthropiques de cette époque; le sol est morcelé par de petites
cours, les salles de malades ont des proportions exagérées.
   Aujourd'hui la population de l'Hôtel-Dieu comprend 1,140
malades et 278 employés logés dans l'établissement.
    Pour une telle population renfermée dans la même enceinte ,
l'espace est-il suffisant ? La ventilation est-elle facile et abon-
dante? Les changements introduits ont-ils influé sur la vie des
hommes et diminué la mortalité V Telles sont les questions que se
pose l'auteur, et auxquelles il répond par un exposé des amélio-
rations successives apportées au service et à la disposition maté-
rielle de l'Hôtel-Dieu.
    D'après l'organisation actuelle des hôpitaux, il est difficile de
se faire une idée de ce qu'ils étaient à la fin du siècle dernier.
    « Sans nous reporter , dit M. de Polinière, aux époques éloi-
gnées du moyen âge, jetons un regard rapide sur la situation
des hôpitaux telle qu'elle était dans le siècle qui a précédé le
nôtre. Quel triste spectacle ! Dans la plupart des grands hôpi-
taux, à Lyon comme ailleurs, chaque lit est occupé par plusieurs
individus. Le malade y respire l'haleine de l'agonisant, le con-
valescent touche le corps refroidi d'un mort.
    « Ces couches hideuses, d'où s'exhalent des miasmes fétides
 et délétères, sont étroitement serrées les unes'contre les autres,
dans des salles privées d'une quantité d'air suffisante et dépour-
 vues de ventilation. On attache même une si médiocre importance
à l'introduction de l'air, qu'on supprime encore, en les murant,
toutes les fenêtres d'un côté d'une salle, qui devient alors un
 cloaque impur. Poursuivant ce déplorable système de mutilation
de l'édifice dont le plan pouvait être primitivement judicieux, on