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                 NOTICE SUIt FRANÇOIS DE ROHAN.                       439

Erasme qui vint deux fois à Lyon, en 1506 et en 1521, cor-
respondait avec les moines de l'Ile-Barbe où il aurait voulu finir
ses jours. Agrippa, qui fit une longue résidence dans nos murs,
y composa plusieurs de ses ouvrages. Rabelais y fit imprimer ses
premiers essais. Bonaventure des Periers y publia son Cym-
balum mundi ; Clément Marot ses premiers vers ; Ortensio
Landi, qui disait n'avoir d'estime que pour Christ et Cicéron
ses Dialogues, et, plus tard, ses Paradoxes. Nos typographes,
bien que ce fût au péril de leur fortune et de leur vie, ne refu-
saient jamais leur aide aux novateurs. La presse était devenue
si impie et si licencieuse que, sur une requête de la Sorbonne ,
le roi, durant son séjour à Lyon, fut sur le point d'abolir pour
toujours en France l'art de l'imprimerie. Mais Jean du Bellay,
évèquede Paris, et Guillaume Budée, parèrent heureusement
le coup ; ils firent entendre au roi qu'en conservant un art si
utile, il pouvait efficacement remédier aux abus dont on se plai-
gnait si justement (1).
   Nous ne retrouvons pas M. de Rohan à Lyon en 1529 et en 1530 ;
cependant bien des événements auxquels il aurait dû prendre
part s'étaient passés dans son diocèse. Il n'entre point dans notre
plan de les retracer, d'autres l'ont fait avant nous.Toutefois nous
ne pouvons passer sous silence la fondation de l'hospice de la
Charité à laquelle le Clergé de Lyon et son digne chef ne contri-
buèrent pas moins que le Consulat et nos plus notables citoyens
après l'affreuse famine qui désola notre ville en 1530 (2).

progrès de l'imprimerie dans notre ville. Un d'eux, Amédée Meigrel, fui
censuré par la Faculté de Paris pour avoir prêché, en 1524, deux sermons
entachés de luthérianisme, l'un à Lyon cl l'autre à Grenoble; cl si la cen-
sure de la Sorbonne n'eut pas de suite, il le dut probablement au crédit de
Jean Meigret, son frère, président à mortier au parlement de Paris, cl sans
doute aussi à François de Rolian auquel il avait dédié le premier de ses
Commentaires sur les livres d'Aristote de Cœlo et Mundo ; Parisiis , lit, a
Prato, 1514 ; in-fol. Voyez du Verdicr, I, 176 ; Quctif, II, 58.
  (1) Dolet, Commenlaria linguœ lat., col. 266 ; Cnlonia, Hisl. LUI,, 11,
621 ; Rœderer, Louis Xfl el François l"\ H, 171.
  (2) En 1617. lorsqu'on j"la les fondements du bâtiment actuel de la