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                   NOTICE SUR FRANÇOIS DE UOHAN.                         429
siégé au concile de Pise, étaient venus le continuer après avoir
quitté Milan à cause de la guerre. Ce fut alors qu'un humaniste
auvergnat, Gilbert Ducher, qui plus tard publia ses poésies dans
notre ville, fit contre Jules, qui commandait son armée en per-
sonne, une épigramme latine dont je dois l'imitation suivante au
spirituel et savant traducteur d'Ausone et de Lucilius :
                    Prêt à porter la guerre en France,
               Déserteur de Jésus au service de Mars,
               Jules, comme un César, quitte Rome et s'avance
                    A la tête de ses soudars,
              Et s'armant d'une épée, au Tibre avec colère
                    Il jette les clefs de saint Pierre;
            « Dans les combats, dit-il, ces impuissants hochets,
                 « Ces clefs ne me serviraient guère ;
                 « Pour m'ouvrir le cœur des Français,
          « Le grand sabre de Paul fera mieux mon affaire. »

   Iules, dans sa bulle du 13 août, n'excepta de son interdit que
la Bretagne, parce que cette province avait toujours été fort at-
tachée au Saint-Siège (1) ; et il ajouta à ses sentences vindicati-
ves une peine dont nous ne voyons pas, dit le P. Berthier, de
fondement dans le pouvoir des clefs donné par Jésus-Christ à
son église : il ôta à la ville de Lyon le droit d'avoir des foires
franches, et il les rendit à la ville de Genève où elles se tenaient
primitivement (2). Il est à croire que le Chapitre de Lyon, en
           Congredior, nunc gladium mihi porge, vicissim
               Claves, biduo ut hinc ingrediare, dabo.
  L'imitation suivante est inédite :
                Devant Mastricht, saint Pierre au front pelé,
           Dit à saint Paul : « Guerrier, viens en aide au concierge :
           » Pour combattre demain, prète-moi ta flamberge,
           » Et pour entrer après, je t'offrirai ma clé. "

   (lj Les Bretons qui sont constamment en assez grand nombre à Rome, y
possèdent une fort belle église dédiée à Saint-Yves. On y fait, chaque année,
le panégyrique de ce saint. Celui que prononça Sergardi, un des meilleur»
poètes latins du 18 e siècle, a été inséré dans le recueil de ses œuvres, impr
à Lucques en 1783.
   (2) Hist. de VEglise gallivauv, loco jam lauditlo.