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                NOTICE SUR FRANÇOIS DE ROHAN.                     421

pontife une entrée solennelle ; toutefois il se rencontra quelques
personnes qui pensèrent que la Cour verrait avec peine une
semblable ovation à cause de la captivité que subissait le père
du prélat; mais, dans la séance du 2 1 , le conseiller Thomassin
leva tous les scrupules en rapportant avoir su de bonne part
que la reine ne serait point irritée contre la ville des hommages
qui seraient rendus à l'archevêque , à l'occasion de sa première
entrée. Dans la même séance, Jean de Paris, peintre du roi et
de la ville, dressa le programme de l'entrée, et Clément de Trie
fut chargé d'en surveiller l'exécution.
    Le 7 août , les conseillers municipaux accompagnés de
Maurice Sève, docteur en droit, et de Denys Garbot, procureur
de la ville, se rendirent à Pile-Barbe où M. de Rohan avait pris
son logement (1). Après la harangue faite par Maurice Sève,
« Monseigneur les mercia de très-bon accueil de cette Visitation,
« les assurant qu'ils auroient lieu d'être contents de lui, et
« qu'il se conduiroit comme un bon pasteur doit le faire. »
   Le 14 août, jour fixé pour l'entrée, les conseillers, et avec eux
Maurice Sève, tous habillés de camelot tannoir , suivis des no-
tables et apparents de la ville montés sur chevaux et mulets,
partirent de l'hôtel commun pour aller au-devant «de très-révérend
« père en Dieu et très-honoré Seigneur François de Rohan ,
« précédés de quatre hommes à pied portant un paille (dais) de
« damas blanc , frangeté de soie et bourre, au ciel duquel
« étaient les armes du prélat. » Ils laissèrent le dais à la porte
de Bourg-neuf, et allèrent par de là Vaise où ils rencontrèrent
son Eminence qui fut haranguée par Claude de Vandel, docteur
en droit. Au retour, on trouva près les Deux-Amans , les ban-
nières des églises, et il y avait là « une ystoire de bergers qui
« parlèrent à monseigneur et à sa louange. » A la porte de Bourg-
neuf était la seconde ystoire où l'on voyait cinq jeunes filles,
quatre d'entr'elles tenaient chacune le quartier d'un écu aux
armes du prélat ; la cinquième des filles mit la croix au-dessus,

  (1) Le monastère royal (le lisle Barbe avait alors pour abbé Antoine
d'Albon de Saint-André,