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                     LES SIRES DE BAC.É.                     .'565

termes dont se sert l'historien maçonnais: abbaliam ut stric-
tion vocabulo utar, donnent à entendre que l'abbaye de Saint-
Laurent pouvait bien ôlre un bénéfice de cette nature. Les
possesseurs de ces bénéfices, sous la première et la seconde race
de nos rois, étaient appelés abbati comités ou abbates milites.
Quelquefois on ne leur donnait qu'une partie du bénéfice pour
les obliger au service militaire, dont l'église ou le bénéfi-
ciaire se trouvait déchargé.
   Quoi qu'il en soit, Hildebalde donna son consentement
qui causa bien des regrets à ses successeurs, comme nous le
verrons bientôt.
   Cette concession est le plus ancien document qui nous soit
parvenu sur l'établissement du régime féodal dans notre pays.
   Les titres de comte et marquis que diflérenls auteurs, tels
que Vadian, Amerbach et Pancirole donnent à Hugues et
aux seigneurs de ce temps, ne doivent pas être assimilés a
ceux d'aujourd'hui. Les comtes (comités) adminislraientlespro-
vinces intérieures et accompagnaient souvent le souverain.
Les marquis (marchîones), gouverneurs des marches ou fron-
tières , devaient veiller sur l'ennemi pour empêcher toute
surprise. Ce n'était qu'une dignité personnelle que le prince
conférait ou ôlait selon son gré, au lieu qu'elle devint une
propriété titulaire affectée aux fiefs et aux familles, dont l'é-
rection pour la maison de Bâgé est bien postérieure au temps
dont nous parlons.
   La seigneurie de Bâgé était alors la môme que celle de
Bresse.
   Le nom le plus ordinaire des seigneurs de Bâgé était celui
de sires siri Domini, nom en usage dans ces contrées,
comme on le voit par les sires de Beaujeu, de Coligni et de
Villars.
   Leur sceau présentait sur une face un guerrier à cheval,
l'épée nue dans la main droite et le bras gauche caché par