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                    A L'HISTOIRE DE LYON.                     339

   Le nouveau Conseil déplut beaucoup et fut en butte à une
foule de pamphlets et de satyres dont nous ne pouvons citer
qu'une faible partie, tant ils sont empreints d'obscènes per-
sonnalités et d'accusations trop acerbes pour être justes.
Le procureur du roy était M. Pullignieu, ancien conseiller,
qui visait ou sollicitait auparavant une place qui l'aurait mis
à la tête de la police et qui dépendait de M. deVilleroy.
   « Une des premières causes qui s'est présentée au Conseil
(disent les Mémoires imprimés en 1774) a été l'appel d'une
sentence de la Conservation, qui condamnait par corps un
débiteur septuagénaire. M. Palerne de Savy, avocat du roi,
a conclu pour le débiteur : périsse plutôt le commerce et
tous les commerçants, a-t-il dit, plutôt que de voir mettre en
prison un septuagénaire ! Ce pathétique a fort déplu aux
commerçants et excité beaucoup de rumeurs parmi eux. »
   Par un édit de septembre 1771, registre le 24 au Conseil
supérieur, la sénéchaussée et le présidial furent reconstitués,
et le nombre des offices réduit à 23. Le Présidial connut en
première instance des causes pendantes au bailliage de Ville-
franche, et en dernier ressort des appels des juridictions royales
du Forez et du Beaujolais; la sénéchaussée jugea en dernier
ressort les causes qui n'excédaient pas quarante livres ;
elle était aussi le premier degré de juridiction royale.
   Le Parlement fut rétabli par Louis XVI en 1774, et les
Conseils supérieurs supprimés comme n'ayant plus d'objet.
   En 1770, la Cour des Monnoyes, Sénéchaussée et Présidial
de Lyon était composée ainsi qu'il suit.
   Les noms marqués d'un astérisque sont ceux des con-
seillers qui firent partie du Conseil supérieur,
   Premier Président : Messire Barthélémy Léonard Pupil de
Myons, lieutenant-général de la Sénéchaussée ;
   Barthélémy Jean-Claude Pupil de Myons, premier pré-
sident honoraire.