Revue du Lyonnais » série 2 - n°8 ( 1854 ) » pp.335

                         A L'HISTOIRE DE LYON                                        335
              Jugez de son ambition,
             De sa noble émulation.
              Sans sa femme la boulangère
              Qui le tient un peu en arrière,
             Il se flattait que dans dix ans
              Son fils entrerait à Saint-Jean.

              Hélas! ce qui fut dit fut fait.
              Il prend la poste à cet effet,
              Songeant toujours à son affaire ;
              Très-bien pourvu du nécessaire
              Va descendre à l'hôtel Danjeau
              Chez monseigneur de Rafanau (1),

              Son placct fut des mieux reçu,
              Et le marché bientôt conclu.
              Vous pouvez partir au plus vile,
              Partez et retournez au gîte,
              Allez, allez chez R
              Vous avez le pied à l'étrier.

              Rafanau mit les fers au l'eu,
              Et pour lui ce n'était qu'un jeu.
              On se promet monts et merveilles,
              Chacun a la puce à l'oreille,
              C'est le bon Dieu qui l'a permis ,
              Que tout, se sçût, que tout se dît.

              Aussitôt qu'il en fut certain,
              On fit faire par dessous main
              A des agents grosses gageures,
              Qui pour luy paraissaient bien sûres.
              Certain capitaine pennon
              Paria cent louis d'or que non.



( r ) M. Rafanau, secrétaire général du gouvernement du Lyonnais à Paris, rue île Heaur?;:.