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 274                          J. MJTRAN.
         El dont aucun travail ne doublerait le prix,
         La verveine, l'aster, la lavande, l'iris.
         Derrière un vert buisson que l'Occident éclaire,
         Des fentes du rocher coulait une onde claire,
         Fontaine dont le chant invitait les oiseaux
         À venir s'abreuver au cristal de ses eaux.
         Le jeune homme charmé, là, suspendit sa course.
         S'adossant au buisson qui lui voilait la source ,
         Là, dans un lit épais de trèfle, de sainfoin,
         Il s'étendit laissant ses yeux errer au loin.
         Couché dans l'herbe sèche, au penchant des collines,
         Qui de vous n'a passé de ces heures divines,
         A voir les champs, les bois, l'horizon spacieux,
         La beauté de la terre et la splendeur des cieux ;
         A sentir sur son front le vent, tiède caresse ;
         A respirer cet air plein d'une saine ivresse
         Ces parfums du genêt, de la sauge, du thym ,
         Plus pénétrants encor le soir que le matin ;
        A recueillir, muet, les vagues harmonies,
         Concert accoutumé de ces heures bénies :
        L'Angelus d'un hameau dans le calme des airs ,
        La cloche des béliers sur les sommets déserts,
        Le cri du laboureur qui, là-bas, dans la plaine ,
        Gourmande encor ses bœufs las et manquant d'haleine,
        Le son d'une charctte aux essieux cahotés ,
        Les longs mugissements plusieurs fois répétés,
        Le babil des oiseaux dans les branches, la note
        Qu'en traversant les cieux y jette la linote ;
        Bourdonnements de l'air, frémissements du sol,
        Frôlement d'un bouvreuil qui soudain prend son vol,
        Murmure d'une abeille au sureau suspendue ,
        D'un insecte qui ronge une écorce fendue ;
        Ces frissons dans les bois, des vents alternatifs ,
        Ces mille bruits, confus, mystérieux, furtifs,
        Qui, dans l'éther sans borne où l'esprit se balance,
        Ne font, tous réunis, qu'un suprême silence !

  C'est souvent une assez médiocre recommandation, auprès
des lecteurs qui jugent, que les attestations de moralité données