page suivante »
LES SEPT MERVEILLES DU DAUPHINÉ. 245 Nous nous contenterons de mentionner les principales, accordant au lecteur le droit de ne pas s'en rapporter entièrement à l'affir- mation de notre annaliste dauphinois. La Motte tremblante, rangée par quelques écrivains au nombre des sept Merveilles du Dauphiné, est une masse de tourbe ronde qui se balance continuellement sur la surface du lac Pelleautier, près de Gap. « La montagne de Sahuse a une ouverture étroite qui dure plus d'une demi-lieue. Au bout est une grotte spacieuse. D'abord qu'on y est entré, on y est battu d'un vent impétueux, mouillé d'une pluie fort menue, et étourdi d'un bruit capable de faire peur aux plus intrépides. Sur le grand chemin de Luc à Beau- mont, est un trou fort profond ; ceux qui y prêtent l'oreille y en- tendent un bruit épouvantable dont la vraie cause est ignorée. La montagne du Bresier, entre Serres et Laragne, auprès du bourg de Saint-Genis, n'est pas moins célèbre par ses incendies. Elle vomit des flammes de temps en temps par une ouverture de cinq pieds de diamètre , et l«s pousse dans l'air avec beaucoup de violence. Gervais de Tilisbéri écrit que , de son temps , une tour du château de Livron ne souffrait ni garnison ni sentinelle la nuit ; que le lendemain, ceux qu'on y avait laissés se trouvaient au bas de l'éminence qu'elle occupait, où ils étaient portés sans s'en apercevoir. Le château de Voiron était habité par des es- prits qui prenaient plaisir de se rendre visibles aux hommes. On les voyait de loin aux fenêtres où ils apparaissaient comme des femmes d'une excellente beauté. Mais comme l'on s'en appro- chait pour obéir ou à la passion ou à la curiosité, l'on s'aperce- vait qu'il n'y avait rien là de vrai ni de solide, et que ce n'était qu'une agréable illusion. Les vents les plus impétueux n'entraient point dans le réfectoire du prieuré de Saint-Michel, dans le Graisivaudan ; ils n'y éteignaient pas même une lampe allumée., si elle était mise sur les fenêtres ouvertes. Enfin, dansl'Embrunais, un rocher ne s'ébranlait n'étant poussé que du bout du doigt, et restait immobile s'il l'était avec force. » Après avoir été réduites à leur valeur naturelle par la science