Pour une meilleure navigation sur le site, activez javascript.
page suivante »
                     UE LA POSSESSION ANNALE.                   163
plus avancée que ne l'était alors celle des habitants du pays de
Galles. Us ne connaissaient pas et ne pouvaient pas connaître ce
droit intermédiaire de la possession, marquant un progrès qui
n'était pas dans leurs mœurs, au Xe siècle.                       *
    V. Quel que soit, au surplus, le sens~de la loi de Hovel, peut-
on bien en faire remonter le principe à l'époque celtique ? Nous
ne connaissons véritablement rien du droit et de la jurisprudence
de cette époque, que ce que nous en a transmis César dans quel-
ques passages fort brefs de ses Commentaires, qui ne contien-
nent absolument rien , ni sur la possession, ni sur la pro-
priété. Chez les Celtes, toutes les questions juridiques étaient
décidées par les Druides et placées ainsi sous la double sauve-
garde des lois et de la religion. Mais nous ignorons entièrement
quels étaient, chez eux, les principes soit de l'organisation, soit
de la transmission de la propriété.
    VI. Après tout, quel que fût le droit Celtique, l'on ne saurait
admettre qu'il eût pu résister à l'invasion de la civilisation et des
lois romaines, à la politique dissolvante du régime provincial,
échapper enfin à cette maxime de I'édit perpétuel qui était le
 fond de toute la politique romaine, que toutes les cités doivent
suivre la coutume de Rome, qui est la tête de l'univers.
    Les Bretons furent réduits à la condition provinciale, « cette
 condition, comme le dit M. Giraud, qui ne laissait rien au pays
 soumis à ce régime, de ses anciennes lois personnelles, de ses
 magistratures, de son indépendance communale, de son droit
 territorial (1).
     « Les Bretons, dit Tacite, se soumettent sans murmure aux
 enrôlements, aux tributs et aux autres charges de l'empire ,
  pourvu qu'on s'abstienne de les maltraiter. Le dernier point, ils
  le supportent difficilement, assez soumis pour être sujets, point
  encore assez pour être esclaves (2). »
   Serait-il besoin de dire que le pays de Galles fut peut-être
 plus qu'aucun autre foulé par la domination romaine, qui y dé-
   fi) Droit français au moyeu âge, i , p . 53.
   (2) Vie d'Aijricola , p. 13.