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1f)6                     PIÈCES POUR SETSVIU
  Cette chanson , dont j'ignore l'auteur , est des plus médiocres.
A coup sûr , si M. de Combles (1) avait eu à rimer sur les gaz , il
aurait produit quelque pièce plus originale , plus spirituelle et
mieux versifiée. Le sujet y prêtait.
  Pour compenser cette rapsodie , voici une lettre de notre il-
lustre métaphysicien Ballanclie , et une lettre politique. Elle
doit être inédite , car elle s'adressait à une personne de ma fa-
mille , qui ne l'a certainement pas mise en circulation. Elle est
datée du 5 juin 1821.
   « Cette lettre ne sera pas longue , elle est pour répondre à une
du 29 mai. Vous ne voyez donc pas , tètes dures , que rien n'est
changé. Dieu n'a pas voulu que les destinées de l'Europe lus-
sent décidées une à une , pays par pays. L'Europe tout entière
n'est plus qu'un même pays, dont toutes les destinées seront dé-
cidées à la fois. L'Autriche va se consummer pour n'arriver à au-
cun résultat, car l'Italie reste ce qu'elle était. La Restauration de
Naples n'est point une restauration ; ce n'est point même la
conquête, c'est une sorte d'usurpation qui n'a point encore reçu
de nom dans la langue politique. A Naples donc , la légitimité esl
devenue une usurpation soutenue par les armes de l'étranger.
C'est la même chose en Piémont. La Lombardie est soumise an
droit de conquête ; mais la force de la conquête s'est étrangement
affaiblie par les restaurations factices et cruelles de Naples et du
Piémont. Et pendant que les cerveaux creux de Laybach ne son-
geaient qu'aux légitimités de l'Italie , la grande légitimité turque
recevait des coups mortels. Toute la Grèce se soulevait à la fois
comme un seul homme. Ce sont les peuples qui se sont délivrés
de Buonaparte , malgré leurs souverains. L'Espagne , en ce mo-
ment, subit la réaction des événements de l'Italie. Sa révolution
marchait avec calme -, elle marche avec inquiétude. Dieu nous
préserve de la voir entrer dans des voies de terreur. Notre France
est dans l'ignominie ; elle n'a pas un soldat à présenter sur ses
frontières: elle n'a pas un vaisseau à faire sortir de ses ports. A
qui la faute?Les peuples le savent, les rois ne le savent pas. Les


  ii) L'auleur de Caquire, parodie de Zaïre.