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                      tiecrplogte.

              PIERRE SASSI.

    Le jeudi 12 janvier 1854, quelques amis intimes accompa-
 gnaient, à l'église de Saint-Louis, la dépouille mortelle d'un lit-
térateur, dont la v ie presque entière s'était écoulée loin de Lyon,
et qui, après une existence de luttes et d'agitation, était venu re-
demander à sa ville natale un repos et une tranquillité dont sa
vieillesse avait enfin senti le besoin. Pierre Sassi, né à Lyon, le
26 juin 1787, avait commencé sa carrière littéraire en publiant
un poème élégamment et classiquement écrit, sur la campagne
du duc d'Angoulême dans le midi de la France, poème qui lui
avait valu le prix de poésie décerné par notre Académie , et un
autre intitulé : Le Retour des Bourbons, qui lui mérita un ac-
cessit. Peu après, c'est-à-dire en 1817, il alla s'établir à Paris,
où il s'occupa de commerce et où il parvint à se créer, en quel-
ques années, une modeste position dont il sut bien vite se con-
tenter. Pendant ce laps de temps, il avait parcouru, et avec fruit
pour son instruction , l'Italie et l'Angleterre dont il aimait à
parler. En 1827 , il quitta le commerce et se rendit à Bordeaux
où il fut attaché à la rédaction de la Guyenne, journal ministé-
riel chargé particulièrement de combattre Henri Fonfrède, le
publiciste libéral. En 1830, Pierre Sassi revint à Paris, porteur
d'une lettre qui engageait M. de Peyronnet à retirer les Ordon-
nances de Charles X, mais il était trop tard, et le cabriolet de
M. Sassi, rencontré par une troupe d'insurgés, servit à former
une barricade. Il se plaisait à conter ce petit événement de sa
vie. Bientôt il fut appelé à travailler à la rédaction de la Ga-
zette de France. Son talent , ses opinions et l'honorabilité
de son caractère l'avaient lié avec les sommités du faubourg St-
Germain, et de cette fréquentation il avait rapporté un vernis
d'élégance et de politesse très-rares de nos jours. Revenu Ã