Revue du Lyonnais » série 2 - n°8 ( 1854 ) » pp.044

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heure, voudrait bien pouvoir biffer son nom au bas de la circu-
laire politique tirée alors avec tant de profusion ; enfin, on y
trouve tout ce qui a rapport aux fêtes, aux cérémonies funèbres,
aux entrées de nos rois, reines et princes, aux réjouissances
publiques à propos des poses de pierres, des installations des
prévôts des marchands, des autorités départementales et m u n i -
cipales.
   Il y a, dans la partie administrative, des collections uniques :
ce sont celle des Affiches et celle des Àlmanachs et Annuaires.
Cette dernière commence à 1 7 t l et.se continue jusqu'à n o u s ;
elle a eu onze éditeurs, et forme 141 vol. Il ne manque à l'exem-
plaire de la bibliothèque Coste que les années 1721,1727 et 1730.
L'Almanach n'a pas paru de 1794 à 1796, non plus qu'en 1815.
   La collection des Affiches est plus rare encore, car l'affiche,
cette histoire émouvante de nos murailles, n'a qu'une vie d'un
jour, bien qu'elle laisse parfois de terribles souvenirs dans nos
esprits. La collection d'affiches qu'avait formée M. Coste remon-
tait à 1594. Elles sont groupées dans le Catalogue par époque
et par nombre, et l'on ne relate que les plus intéressantes
d'entr'elles. Qu'on se figure l'effet que dut produire cette affiche
le jour où elle apparut sur nos murs :
   « Décret de la Convention, qui ordonne que la ville de Lyon sera détruite.
La réunion des maisons conservées prendra le nom de Ville-affranchie. Pour
attester à la postérité les crimes et la punition de cette ville, il sera élevé
une colonne avec cette inscription :
             LYON FIT LA GUERRE A LA LIBERTÉ,   LYON N ' E S T   PLUS.

                   e
         Paris, 2 1 jour du premier mois de l'an n de la République.
                    Ville-affranchie, imprimerie de Tournachon Molin.
   11 y a, sur cette affiche, qui est une épreuve, Bon à tirer, avec
la signature autographe de Couthon.
   Puis vient à la suite un arrêté comme celui-ci :
   « Proclamation des représentants, pour engager les citoyennes des cam-
pagnes à revenir offrir aux enfants trouvés ce lait précieux, seul aliment
que la nature leur a préparé, et ce sein que des monstres leur avaient en-
levé.— Lyon, le 15 octobre 1793. Bon à tirer, cent. — Signature de
COUTHON. »