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                    NOTICE SUR ANDRÉ »'ESPINAY.                            27

de Fornoue fut le théâtre d'une bataille sanglante (1). Le
cardinal de Lyon , revêtu de son surplis , coiffé de sa mitre
et la croix à la main , resta constamment auprès du roi sans
éprouver le moindre accident (2), condamnant, dans toule la
sincérité de son cœur , la conduite des ecclésiastiques qui, ce
jour-là, ceints d'une épée et couverts d'une cuirasse, avaient
porté les armes contre les ennemis. Le malin , avant la ba-
taille, le roi avait entendu la messe qui fut dite dans un
grand pavillon , sans doute par le cardinal de Lyon , puisque
les autres prélats avaient pris le costume militaire (3).
   Voici en quels termes Charles VIII fit part de celte glo-

    (1) «       Ce que les Italiens disent qu'en la bataille de Fornoue , le
cheval du roy Charles se déchargea à ruades et pennades des ennemys qui
le pressoient, qu'il étoit perdu sans cela , ce fut un grand coup de hazard
s'il est vray . . . » Montaigne, Essais , I,- 48. — Suivant D. Pierre de Saint
Komuald , ce cheval (qui se nommait Savoye) avait vingt-neuf ans. Un poète
savoisien , Bernard Caussel, l'a loué dans son Eucharisticon à Samuel
Guichenon. (Pièces limin. de l'Hist. de Bresse).
    (2) «      Portasi la mitra in capo et il rochetlo in dorso, pieno di molta
confidenza , prese in mano la croce senza partirsi mai dal fianco di Carlo ;
et fugli in cio tanto favorevole la fortuna , che passando per le squadre de'
nemici , a salvamenlo sene ritornanero in Franeia... » Garimberto , Prima
parte délie vite di tutti i cardinali pussati ; in Vinegia ; 1567, in-4°. —
Sponde remarque qu'aucun écrivain français n'a rapporté ce fait avant
l'historien que nous venons de citer. Frizon , qui n'est en cela que l'écho
de Garimberto , fait observer, dans sa Gallia purpurata , que si le cardinal
d'Espinay accompagna Charles VIII à la conquête de Naples, au moins il
ne commit pas la faute de plusieurs prélats qui se revêtirent d'armes de
guerre ; puis il rapporte , d'après Matthieu Paris, l'anecdote connue de
Richard-Cœur-de-Lion qui , ayant fait prisonnier Philippe de Dreux ,
évêque de Beauvais , envoya sa cotte d'armes au Pape. — Les auteurs dit
Gallia christiania (H , 845) excusent la prise d'armes des ecclésiastiques à
Fornoue, en disant que c'était ob summum periculum, voyez encore Aubcry ,
Hist. des Cardinaux, p. 567, et Cardella, Metnorie de' Cardinal) H, 237 ?
le P. Berthier, Hist. de l'Eglise g ail. • année 1405.
    (3) Mer des Uyst. . fol. clxxvij . édition de 1506.