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mai et 2 juin, dans lesquelles il rend compte des troubles
occasionnés par l'enregistrement des édits royaux au Parle-
ment. Il juge très graves les mesures prises et en attribue la
plus grande responsabilité à la Reine. Il parle de l'efferves-
cence causée en province, principalement à Grenoble, par
les ordonnances contre les [Parlements; il ne ménage pas
le ministre Loménie de Brienne, « ce prélat aussi indigne
prêtre que mauvais administrateur, est venu à cette place
sans autre mérite que l'intrigue, sans autre recommandation
que la souplesse, sans autre prôneur que l'abbé de Ver-
mont. Celui-ci, créature de la Reine, vendu à l'Empereur
(auprès de qui il vient de faire un voyage secret) l'a voiture
à cette place, parce que sous l'écorce de philosophie qui le
décorait, il a discerné qu'il était homme sans principes et
sans foi, un homme à qui l'ambition rendoit tout possible,
une espèce d'enfant perdu, bon à lancer dans l'arène poli-
tique. »



   D'Orléans, le 7 juin. — M. C. du T . touche au terme
de son voyage. Il a traversé le Poitou, la Touraine, le
Blaisois sans admirer les célèbres châteaux des bords de la
Loire. Les merveilles de la Renaissance ne le frappent pas
plus que le caractère imposant des édifices du Moyen Age.
   « Vous voyez, mon cher ami, par la date de cette lettre,
que j'approche de Paris, [c'est avec un grand plaisir, car
on a beau voyager, on revient toujours à dire qu'il n'y a
qu'un Paris. Cependant avant de 'rentrer dans sa vaste
enceinte, je vais vous dire un mot de Poitiers, Tours et
Orléans... Poitiers est grande et bien peuplée. Il est peu
de villes de province qui aient un abord plus beau et plus
majestueux que Tours; il y a un pont sur la Loire de