Revue du Lyonnais » série 5 - n°18 ( 1894 ) » pp.389

                       QUELQUES NOTES                         389

au profit de la partie la plus éclairée et la plus vertueuse de
la nation.
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   A mon éternelle question, la seule qui m'importe :
« Pourquoi est-ce que je vis? » La science me répond en
m'apprenant que la vie vient de telle et telle manière. Je
ne m'en fiche pas mal!...
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   J'attribue à ma solitude l'habitude de ne rien lire, ou le
moins possible de contemporain. Car le contemporain
ramène toujours plus ou moins de trouble et compromet le
prix de la solitude. Le passé a quelque chose de calmant.
— Mais quoi! l'on a les journaux, les correspondances, les
revues, assez de choses qui vous replongent dans le trouble
du présent, malgré qu'on en ait.

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   Schopenhauer était-il au fond si pessimiste que cela? J'en
doute fort, car c'est lui qui l'a dit : Il ny a pas de meilleur
remède au pessimisme que le contentement de soi. Alors il s'était
bien guéri du pessimisme !

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  Je pardonne à Schopenhauer toute sa misanthropie,
toute sa malveillance, tout son égoïsme, pour avoir écrit ce
qui suit :
   La doctrine matérialiste est fille de l'ignorance, de la paresse,
de la pipe et de la politique.
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  Je viens de lire une grande partie des Poèmes antiques, de
Leconte de Lisle. Il y a là les plus beaux vers qui soient