page suivante »
EN I788 351 les circonstances malheureuses où le commerce se trouve par le manque de soye (3), un air d'opulence, de luxe et d'élégance. Deux beaux ponts, l'un en bois, l'autre en pierre, dit de la Guillotière, communiquent avec une promenade agréable située de l'autre côté du Rhosne, appelée les Bro- teaux. Elle ressemble aux Champs-Elisées. On vient s'y promener, s'y divertir et y goûter. C'est de là , qu'en se retournant du côté de la ville, on jouit d'un aspect superbe. Lyon, dominé par Fourvière, se déroule majestueuse- ment, devant vous. Parmi les bâtiments qui vous frap- pent, vos yeux s'arrêtent sur un édifice d'une architec- ture noble et imposante, une coupole le couronne, des pilastres le soutiennent, un portique majestueux le décore; mais en le regardant plus attentivement, vous vous aper- cevez qu'il n'est pas achevé. Une aile presque tout entière reste à faire. Ce n'est pas, me dis-je en moi-même, quelque couvent de bénédictins, de bernardins, ou d'autres ordres riches, car il seroit fini. C'est sans doute quelque bâtiment public. De fait je ne me trompay pas. 'C'étoit l'hôpital. (3) La misère était terrible en effet. Le 19 juillet 1787 il y eut une délibération du Consulat qui, devant les besoins pressants d'une multi- tude d'ouvriers sans travail se borne à constater son impuissance. Il fait appel à la générosité et au dévouement des citoyens. Le I e r septembre 1787, on ouvre une liste de souscriptions. Le 29 mars 1788, le roi, frappé de la misère qui menace d'anéantir les manufactures de Lyon, fait don à la ville pendant vingt ans des droits qui se percevaient à son profit sur les aspirants à la maîtrise de la grande fabrique, et engage le Consulat à avancer 300.000 livres pour le soulagement des ouvriers sans travail. Enfin l'archevêque Marbeuf, par une lettre pastorale datée de Paris,le 22 novembre 1788, exhorte les fidèles à secourir les pauvres ouvriers qui manquent de travail. On voit que, seul, le roi, fit preuve de générosité effective.