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340 LETTRES SUR UN VOYAGE EN FRANCE lement de Toulouse. Désireux de mettre à profit ce déplacement qui, à cette époque, constituait un long et pénible voyage, il résolut de visiter les principales villes de France, dont l'accès ne devait pas le détourner sensiblement de sa route. Il traversa ainsi Fontainebleau, Moulins, Roanne, Lyon, Vienne, Valence, Avignon, Nîmes, Mont- pellier, Castelnaudary, Toulouse, Bordeaux, La Rochelle, Rochefort, Poitiers, Tours, Blois et Orléans. De chacune de ces villes, il adresse à un ami resté à Pajis, M. de Br..., une série de lettres qui forment un curieux journal de voyage. Il ne faut pas chercher dans ces récits de capti- vantes descriptions de monuments ou de paysages. Notre voyageur n'est ni un archéologue, ni un artiste ; les plus beaux monuments le laissent froid, et tout en se montrant un fervent adepte de Jean-Jacques, il se passionne peu pour les beautés de la nature. On remarque en lui un esprit observateur, attiré de préférence par les questions utilitaires, empreint surtout de cette sensibilité factice, alors si fort à la mode. M. C... du T... est le type de ces gentilshommes lettrés de la fin du dix-huitième siècle, légers, aimables, agréablement railleurs et passablement sceptiques; on peut penser qu'il a fréquenté la compagnie des philosophes et des beaux esprits.