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                   LES SIRES DE BEAUJEU                301

enlevé par la mauvaise conduite d'Edouard II, dont la
déplorable faiblesse amena la ruine de sa famille et de son
nom.
   Il n'en reste pas moins prouvé que jusqu'à ce dernier
rejeton, indigne de la vertu de ses ancêtres, la maison de
Beaujeu compte au nombre des plus anciennes et des plus
illustres de France, et qu'elle ne dut sa puissance et son
illustration qu'à elle-même, à son énergie, à ses qualités
aussi solides que brillantes. Race chevaleresque non moins
qu'habile, sachant allier les élans de la générosité aux
calculs de la politique, soucieuse du bien-être de ses
sujets autant que de l'honneur de son propre nom, libérale
et amie du progrès par instinct, plus encore peut-être que
par intérêt, il ne lui a manqué pour étendre davantage
son pouvoir, que d'occuper une contrée favorisée d'une
meilleure situation géographique et d'une fertilité plus
grande et plus générale de son sol, dans laquelle une ville
populeuse et intelligente aurait multiplié encore par l'in-
dustrie et le commerce, ses produits et ses richesses. Ce
qu'elle a su accomplir avec des ressources restreintes et
entourée d'Etats plus puissants, montre ce qu'elle aurait
pu faire, si des circonstances plus favorables l'avaient
aidée, et si elle avait vécu dans un milieu plus en rapport
avec ses éminentes qualités.

                                               E. L.