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                        LES SIRES DE BEAUJEU                            29I

Après cette funeste bataille où périrent tant de chevaliers,
Antoine resta sans doute dans ses terres pour défendre ses
vassaux contre les déprédations des bandes anglaises qui
fières de leur victoire continuèrent à parcourir la contrée.
   En 1364, il alla en Normandie et en Bretagne combattre,
avec Duguesclin déjà célèbre, les ennemis de la France. On
le trouve d'abord au siège du château de Rolleboise; Frois-
sart le cite même parmi les chevaliers qui laissèrent ce
siège pour aller surprendre les villes de Mantes et de
Meulan au roi de Navarre ( t ) . Il parle encore de lui comme
d'un des principaux seigneurs qui, sur l'ordre du régent de
France, se réunirent pour s'opposer à l'armée du roi de
Navarre. Les deux armées se rencontrèrent à Cocherel.
Avant la bataille, notre sire leva sa bannière, peut-être même
fut-il fait chevalier, cette cérémonie ayant toujours lieu dans
les grandes occasions (2). Il fit partie de la troisième bataille


Anglois, fut rançonné de la somme de 1,200 livres qu'il paya
content » (sic), pour comptant sans doute, car je pense bien qu'il ne fut
pas content de l'aventure, à moins que Paradin ne veuille dire qu'il fut
content de s'en tirer à si bon compte.
   (1) Dans cette armée, il est nommé le second après le comte
d'Auxerre, (Froissart, t. VI, p. 291), qui, à la bataille de Cocherel,
refusa de prendre le commandement qu'on lui offrait, prétextant qu'il
était trop jeune et qu'il n'avait pas encore été à une journée arrestée.
(lbid. p. 118.)
   (2) C'est ainsi que Froissart raconte qu'au siège de la Charité, Robert
d'Alençon et Louis d'Auxerre, frère du comte, « furent faits chevaliers
et levèrent bannière. » (Chroniques, t. VI, p. 45.) Ce chroniqueur nous
fait un récit très intéressant de la manière dont Chandos leva sa bannière
à la grande bataille de Najera (Ibid. pp. vu, xiv et 34). Ce célèbre capi-
taine était déjà illustre et avait assisté à plusieurs batailles importantes;
mais les hauts faits d'armes ne suffisaient pas à donner le droit de lever
bannière, il fallait encore une grande situation terrienne de chevalier