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264                   QUELQUES NOTES

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   Chenavard était à côté d'un ouvrier sur l'impériale d'un
omnibus. On passe devant les ruines de l'Hôtel de Ville,
que Chenavard voyait pour la première fois. Il ne put
retenir une exclamation d'horreur. « C'est pour le pro-
grès, » fit l'ouvrier d'un ton convaincu.
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  En mai 1871, je lisais au coin de la rue Bourbon l'affiche
annonçant les incendies allumés par la Commune. « Le
Louvre, y était-il dit, est en feu. » Je ne pus m'empêcher
de manifester mon désespoir en présence de tant de chefs-
d'œuvre détruits, que les siècles avaient accumulés. « Ben
quoi? fit un ouvrier, à côté de moi, si les tableaux sont
brûlés, on en refera d'autres... Ça sera une bonne chose.
Ça va faire du travail pour les peintres. »

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   Je crois bien qu'une des causes de la fureur de plaisirs et
au besoin de plaisirs bêtes, dont nous sommes témoins, est
le peu de sécurité avec laquelle on envisage l'avenir. Pour
instituer de l'ordre dans sa conduite, il faut avoir l'idée de
la constance possible dans cette conduite. Jamais les Latins
ne se sont livrés aux plaisirs avec tant de furie que lorsque
le barbare était aux portes. Est-il bien loin des nôtres ? —
d u e dis-je ! n'est-il pas dans nos murs ?

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   Barthélémy Tisseur a donné cette définition, à mon avis
très exacte, du vers de Laprade à propos de Psyché : « Il est
large, sculpté plutôt que ciselé; ce n'est pas le vers vague et
cristallin de la période de Lamartine ; ce n'est pas non plus