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                   LES SIRES DE BEAUJEU                  207

réprima encore les ravages de plusieurs autres seigneurs
des deux côtés de la Loire. En 1153, il prit part à une
assemblée de hauts barons, réunis pour assurer la paix et la
sécurité sur le territoire de l'abbaye. Tous s'engagèrent
à garantir les religieux, leurs hommes et leurs biens, contre
tous les malfaiteurs et à assiéger les châteaux où ceux-ci se
retireraient.
    Les successeurs d'Humbert III, tous fidèles à l'engage -
ment pris paf lui, ne cessèrent de protéger les intérêts de
Cluny, et aucun d'eux n'entreprit sur ses droits. Aussi
l'abbaye, confiante dans leur dévouement souvent éprouvé,
fit plusieurs fois appel à leur protection et mit quelques-
unes de ses terres sous leur garde spéciale. C'est ainsi
qu'en 1233 elle fit avec Humbert V ce qu'on appelait
alors un partage, sorte d'association par laquelle elle lui
donna la moitié de ses droits et de ses possessions dans la
ville de Thoissey, qui lui appartenait, et dont les sires de
Beaujeu avaient la souveraineté à raison de leur château de
la Marche. En retour, Humbert prenait ses biens sous sa
protection. Il en fut de même en 1248, pour les métairies
du prieuré de Monberthoud, qu'il prit aussi sous sa garde.
Les églises et les monastères tenaient à se placer sous la
protection des seigneurs les plus puissants de l'endroit où
étaient leurs biens, et qui avaient le plus d'autorité et de
crédit pour les défendre. C'était une charge pour eux, il
est vrai, car ils devaient en retour accorder certains droits
à ces seigneurs ; mais ils avaient au moins une sécurité
plus grande et une certitude d'être mieux défendus contre
les vexations de leurs voisins plus ou moins scrupuleux.
En voici une preuve. Avant de partir pour l'Egypte où il
mourut, Humbert V quitta ou rendit à la maison d'Epinet,
qui dépendait de Saint-Jean de Jérusalem, le droit de garde